Opération spéciale en Ukraine : la Russie revendique le «contrôle total» d’Avdiïvka
À quelques jours du deuxième anniversaire du début de l’invasion, le 24 février, l’Ukraine concède une victoire à la Russie, qui reprend le contrôle d’Avdiïvka. Alors que le blocage de l’aide américaine pèse sur le front ukrainien, la Maison-Blanche établit un lien entre ce succès symbolique et l’« inaction » du Congrès.
C’est un trophée symbolique pour la Russie. Le pays a revendiqué ce samedi 17 février le « contrôle total » d’Avdiïvka, dans l’est de l’Ukraine. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a informé le président Vladimir Poutine de la conquête de cette cité industrielle qui était « un puissant nœud défensif des forces armées ukrainiennes », selon un communiqué de son ministère.
« Le président a félicité nos militaires et nos combattants pour cette importante victoire », a indiqué le porte-parole du président Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes. Selon le ministre de la Défense, les forces russes se sont emparées de 31,75 km2 à Avdiïvka, ville en grande partie détruite mais où les défenseurs ukrainiens avaient creusé d’importantes défenses.
Si Kiev a annoncé avoir retiré ses troupes de la ville, seules « quelques formations éparses » sont parvenues à le faire, « sous le feu continu des troupes russes » et en « abandonnant armes et équipements militaires », a affirmé le ministre russe. Selon lui, les troupes russes s’occupent désormais de « nettoyer définitivement la ville » des soldats ukrainiens et de « bloquer » des unités ukrainiennes ayant pris refuge dans une usine d’Avdiïvka. Sergueï Choïgou a aussi indiqué que la prise d’Avdiïvka permet « d’éloigner » l’artillerie ukrainienne de Donetsk, bastion des forces pro-russes dans l’est de l’Ukraine depuis 2014, régulièrement bombardée.
L’armée ukrainienne avait annoncé dans la nuit de vendredi à samedi son retrait d’Avdiïvka après des mois de rudes combats et d’intensification des attaques russes en vue de s’emparer cette ville en grande partie en ruines. Et ce malgré des pertes en hommes et en matériel très élevées. Cela était une « décision juste » destinée à « sauver le plus de vies possibles », a déclaré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Conférence de Munich sur la sécurité.
« Afin d’éviter d’être encerclés, il a été décidé de se retirer sur d’autres lignes », a-t-il ajouté à propos du nouveau commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky, nommé à ce poste le 8 février.