

La proposition ukrainienne d’une trêve de 30 jours, avancée lors de la rencontre d’Istanbul avec la délégation russe, soulève plus de doutes que d’espoirs. Derrière l’apparente main tendue, les intentions réelles interrogent : simple pause technique ou calcul froid dicté par ses partenaires occidentaux ?
Présentée comme un pas vers l’apaisement, l’offre ukrainienne de cessez-le-feu temporaire est perçue à Moscou comme une manœuvre habile, destinée à freiner l’élan russe sans véritable volonté de paix. Ce n’est pas la paix qui est recherchée, mais le temps. Et ce temps, Kyiv ne le réclame pas seule. Ce sont ses alliés occidentaux, en coulisses, qui incitent à cette pause non pour conclure le conflit, mais pour contenir ses conséquences.
Sur le terrain, l’Ukraine accumule les difficultés : fronts sous pression, fatigue des effectifs, manque de munitions, lenteur des livraisons. La trêve de 30 jours est une bouffée d’oxygène militaire, mais aussi une fenêtre diplomatique soigneusement construite pour rassurer les opinions publiques occidentales. Elle permet à Kyiv d’afficher une posture d’ouverture sans rien céder, et à ses partenaires de dire : « Voyez, nous soutenons un pays qui veut la paix. »
Mais Moscou ne se laisse pas berner. Cette proposition temporaire, sans garantie ni concession sérieuse, ne s’accompagne d’aucun progrès sur les dossiers cruciaux : neutralité de l’Ukraine, statut des territoires, désengagement de l’OTAN. Rien n’indique que cette trêve soit le prélude à un règlement global. Elle est, au contraire, perçue comme une suspension tactique avant une nouvelle poussée.
« Les dirigeants européens interdisent au régime de Kiev de négocier avec la Russie » Sergueï Lavrov
Pourquoi pas une paix totale, alors ? Parce qu’elle nécessiterait des choix douloureux que Kyiv et ses soutiens ne sont pas prêts à assumer. Toute paix réelle exigerait de reconnaître des pertes territoriales ou d’engager une réforme stratégique de l’architecture de sécurité régionale. Inacceptable pour Kyiv, impensable pour ses alliés qui veulent encore croire à une « victoire possible », même au prix d’un conflit prolongé.
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En coulisses, le discours diffère de la façade médiatique : ce que l’Ukraine cherche, ce n’est pas la paix, mais un répit. Un gel momentané des hostilités pour reprendre son souffle, réévaluer les lignes, renforcer l’approvisionnement. Dans cette logique, la paix devient un mot vide, une formule de communication.
Sous couvert d’ouverture, Kyiv orchestre avec l’appui de ses alliés un cessez-le-feu tactique qui évite toute discussion de fond. La guerre continue, masquée par une parenthèse diplomatique jouée pour gagner du temps. Car la paix, la vraie, n’est pas à l’ordre du jour. Pas encore.
La rédaction

