Clôturant ce 27 juin une visite officielle de cinq jours en Chine, Ousmane Sonko repart avec plus que des poignées de main. Des accords industriels, des engagements concrets et un cap stratégique clair : le Sénégal veut accélérer sa transformation avec l’appui de Pékin.
Le Premier ministre sénégalais n’a pas fait le voyage pour de simples échanges protocolaires. De Hangzhou à Pékin, en passant par Tianjin, Sonko a enchaîné les rendez-vous à forte portée économique, diplomatique et industrielle. En toile de fond : la volonté de bâtir un partenariat sino-sénégalais repensé, ancré dans les priorités du Sénégal.
À Hangzhou, une annonce phare a marqué la visite : la signature d’un accord pour implanter une usine d’assemblage de bus écologiques (électriques et au gaz) au Sénégal, en partenariat avec le géant Yutong. L’objectif est clair : remplacer jusqu’à 40 000 véhicules polluants par des modèles verts, moderniser le transport urbain et créer des centaines d’emplois locaux.
Avec les géants chinois de la construction, notamment la CCCC, des discussions avancées ont été menées sur la réhabilitation du réseau routier sénégalais, le développement des infrastructures énergétiques et des partenariats technologiques. La Chine propose un appui technique conséquent et un accès facilité au financement, dans une dynamique alignée avec la Vision Sénégal 2050.
À Pékin, Sonko a été reçu au plus haut niveau par le Premier ministre chinois Li Qiang et le président Xi Jinping. Ce signal fort témoigne de la volonté de la Chine de faire du Sénégal un allié stratégique en Afrique de l’Ouest. Les échanges ont porté sur le multilatéralisme, la sécurité alimentaire, l’industrie verte, et la place du Sénégal dans les nouvelles routes de la soie africaines.
En marge du forum économique de Tianjin, le Premier ministre a plaidé pour que le Sénégal devienne un hub régional pour les investissements chinois en Afrique de l’Ouest. Ce positionnement pourrait attirer davantage de projets structurants, avec des retombées économiques à l’échelle sous-régionale.
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Ainsi, cette visite aura permis de conclure des accords industriels majeurs, notamment sur les bus verts, d’obtenir un soutien renforcé de la Chine à la modernisation des infrastructures, d’instaurer un dialogue politique au sommet, et d’affirmer le Sénégal comme pôle économique ouest-africain dans la stratégie chinoise.
Le passage de Sonko en Chine marque un tournant stratégique. Fini le partenariat déséquilibré, place à une coopération bâtie sur des projets concrets et des intérêts réciproques. Pour Ousmane Sonko, la Chine n’est plus seulement un partenaire commercial : elle devient un levier de souveraineté industrielle.
Mamadou Cheikh correspondant,Dakar
