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TV5Monde ? Il ne lui reste que “TV5”, parce que LE “MONDE” lui s’en est allé.

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Il y a des titres qui claquent comme des œufs sur une poêle chaude. Celui-ci en fait partie. Ce 13 mai 2025, TV5Monde se retrouve éjectée des écrans maliens, par décision de la Haute Autorité de la Communication (HAC). Motif ? Contenu jugé partial, diffamatoire envers l’armée malienne, et surtout, trop… français. Car au fond, ce n’est pas juste une chaîne qu’on débranche. C’est une vision du monde qu’on débranche. Une version de l’Afrique racontée à travers un prisme flou, toujours dirigé depuis Paris. Et au Mali, visiblement, l’ère de la télécommande française est terminée.

 

Depuis Bamako, la décision est tombée comme un couperet. La HAC a ordonné la suspension de la chaîne TV5Monde de tous les bouquets de diffusion opérant sur le territoire malien. Une décision loin d’être anodine, mais qui s’inscrit dans une tendance bien connue : la reprise en main de la souveraineté informationnelle.

Selon l’autorité de régulation, c’est l’émission Journal Afrique du 3 mai qui a fait déborder le vase. Des propos jugés diffamatoires à l’encontre des Forces armées maliennes, un ton biaisé, et surtout, l’impression qu’au lieu de rapporter des faits, la chaîne s’adonne à une forme de militantisme éditorial , au service d’un agenda que beaucoup à Bamako n’hésitent plus à qualifier de néocolonial.

Et ce n’est pas une première. Depuis 2022, Le Mali n’a cessé de prendre ses distances avec les médias dits “internationaux” : RFI, France 24, LCI, France 2… tous ont été tour à tour suspendus, accusés de déformer les réalités du terrain, d’ignorer les avancées locales, et surtout, de jouer le jeu de la propagande occidentale.

“TV5Monde, c’est la dernière ampoule qui restait allumée dans une pièce qu’on veut désormais éteindre complètement,” confie un analyste malien, un brin ironique. “Il ne restait déjà plus que le ‘TV5’. Le ‘Monde’, lui, avait pris la fuite depuis longtemps.”

Et si certains à l’extérieur crient à la censure, à la régression démocratique, beaucoup au Mali y voient plutôt un acte de résistance. Le pays, rappelons-le, a chassé les troupes françaises de son territoire en 2022, mettant fin à l’opération Barkhane. Un départ salué par une large frange de la population, lassée de décennies d’interventions “partenaires” qui n’ont souvent laissé que des cicatrices.

Ce que les autorités maliennes semblent dire aujourd’hui, c’est que la guerre ne se joue plus seulement sur le terrain militaire, mais aussi sur celui des récits. Qui raconte l’Afrique ? Qui choisit les mots ? Qui décide de ce qui est “vrai” ou pas ? Et surtout : à qui profite l’histoire ?

Alors oui, TV5Monde est suspendue. Est-ce une surprise ? Pas vraiment. Dans un pays qui redéfinit ses alliances, ses priorités et son identité, les micros importés ne font plus autorité. Désormais, la voix qu’on veut entendre, c’est celle qui vient de l’intérieur. Une voix qui ne parle plus avec l’accent de la métropole, mais avec celui de la dignité retrouvée.

 

NGAMA

Correspondant, Moscou

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