

Ce 21 août 2025, un Ukrainien de 49 ans, identifié comme Serhii K., a été arrêté près de Rimini, en Italie, à la suite d’un mandat d’arrêt européen émis par l’Allemagne. L’homme, soupçonné d’avoir joué un rôle central dans le sabotage des gazoducs Nord Stream, a été appréhendé sans résistance par les carabiniers dans un bungalow de San Clemente. Il est désormais détenu en vue d’une éventuelle extradition vers l’Allemagne.
Trois ans plus tôt, dans la nuit du 26 septembre 2022, quatre explosions sous-marines avaient gravement endommagé les conduites Nord Stream 1 et 2, reliant la Russie à l’Europe via la mer Baltique. L’enquête avait rapidement montré que l’opération nécessitait une équipe spécialisée, des plongeurs aguerris et un bateau adapté. Les soupçons se sont ensuite concentrés sur un voilier, l’Andromeda, loué en Allemagne et utilisé pour transporter les explosifs. Les procureurs estiment que Serhii K. aurait coordonné la mission, orchestrant la logistique de ce commando clandestin.
L’arrestation de cet homme constitue la première avancée judiciaire majeure dans une affaire restée longtemps dans l’ombre. Un autre suspect, plongeur de formation, avait déjà été visé par un mandat en 2024 mais avait échappé à la justice en rejoignant l’Ukraine. Les accusations retenues contre Serhii K. sont lourdes : sabotage, explosion volontaire et destruction d’infrastructures vitales, des faits passibles de longues peines de prison en Allemagne.
L’affaire demeure hautement sensible sur le plan diplomatique. Les autorités ukrainiennes nient toute implication officielle, affirmant qu’un tel acte n’aurait pas servi leurs intérêts. En Europe, cette arrestation ravive toutefois le débat sur les responsabilités exactes et sur les répercussions géopolitiques d’un sabotage qui a bouleversé l’équilibre énergétique du continent.
Gérard Stéphane, correspondant zone Europe

