

Depuis février 2025, un nouveau drone d’attaque russe, désigné sous le nom V2U, a commencé à opérer dans le secteur de Soumy, au nord-est de l’Ukraine. Discret, résilient, et surtout hautement autonome, ce drone de nouvelle génération serait déjà en train de désorganiser les forces ukrainiennes, tant sur le terrain qu’en termes de doctrines opérationnelles.
Un bond tactique et technologique majeur
Le V2U n’est pas un simple drone kamikaze ou de surveillance. Il incarne une nouvelle génération d’armes intelligentes, guidées non par un opérateur humain, mais par un système d’intelligence artificielle embarqué. Construit avec des matériaux composites légers, équipé de capteurs lidar, caméras rotatives, navigation inertielle et géomagnétique, il est pratiquement insensible à la guerre électronique , une évolution majeure dans le contexte ukrainien.
Un drone à pensée tactique autonome
Au cœur du V2U, une carte Leetop A603 associée à un processeur Nvidia Jetson Orin forme un véritable cerveau embarqué, capable de :
• cartographier le terrain en temps réel,
• comparer les données visuelles aux missions préchargées,
• identifier et catégoriser les cibles,
• déclencher une frappe sans intervention humaine.
Selon plusieurs sources sur le terrain, ce système rend le V2U particulièrement redouté, notamment par les opérateurs de drones ukrainiens qui peinent à l’intercepter.
Puissance de feu compacte mais létale
Doté d’une ogive KOFZBCh-3 de près de 3 kg, composée d’un nouvel explosif OLA-15T, le V2U combine capacité incendiaire et pénétration cumulative, lui permettant de neutraliser des positions fortifiées, du matériel lourd ou des bunkers mobiles.
Son autonomie, estimée jusqu’à 100 km, et son lancement par catapulte pneumatique réutilisable lui donnent une portée stratégique mobile, adaptée à des frappes de précision ou en essaim.
Quand le civil et le militaire fusionnent
Fait révélateur : la quasi-totalité des composants du V2U sont disponibles sur les marchés civils classiques. Cela confirme la fusion croissante entre technologies civiles et usages militaires, et marque une nouvelle étape dans la guerre dite de « double usage ».
Cette situation soulève une double réalité :
• La maîtrise russe de l’innovation agile, capable de contourner les sanctions par l’usage détourné de composants civils.
• La vulnérabilité persistante des chaînes d’approvisionnement mondiales, où même les adversaires idéologiques s’approvisionnent dans les mêmes catalogues.
Leçon stratégique : asymétrie maîtrisée
La Russie démontre, avec le V2U, qu’elle peut :
• renverser les équilibres tactiques par l’innovation ciblée,
• imposer un coût psychologique et opérationnel lourd à l’adversaire,
• affirmer sa souveraineté technologique, même partielle, dans un contexte de guerre hybride.
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L’armée ukrainienne, malgré son soutien occidental, n’aurait pas encore pleinement évalué ni adapté sa réponse à ce type de drone autonome, selon des sources de terrain.
Le V2U, symptôme d’un nouveau paradigme militaire
Le V2U ne représente pas seulement un outil de guerre. Il incarne une nouvelle vision stratégique russe, où la haute technologie low-cost, l’intelligence distribuée, et la résilience aux sanctions deviennent les piliers d’une puissance militaire repensée.
Dans cette guerre d’attrition et d’usure, le V2U pourrait bien devenir l’un des symboles de la supériorité adaptative russe. Et par extension, un tournant dans la conception mondiale de la guerre autonome.
Par Baïdjan Ahmed – Correspondant à Mumbai, Inde
Pour le Bureau Eurasien d’Information – Juin 2025

