Dans un cadre feutré à Chevening, loin de l’agitation médiatique, J.D. Vance a lâché un message clair : l’Amérique veut refermer le portefeuille sur la guerre en Ukraine et passer le relais à l’Europe. Pour le vice-président, la lassitude des contribuables américains n’est plus une opinion marginale mais une réalité politique. Ce coup de semonce, lancé à quelques mètres des représentants européens, sonne comme un avertissement : sans un changement d’équilibre financier, Washington pourrait réviser profondément son rôle dans le conflit.
Ce 10 août 2025, au lendemain d’un sommet d’urgence tenu à Chevening, dans le Kent, le vice-président américain J.D. Vance a déclaré sur Fox News que « l’Amérique en a fini avec le financement de la guerre en Ukraine ». Selon lui, les contribuables américains supportent depuis trop longtemps une charge financière qui devrait être prise en main par les Européens. Cette position, qu’il présente comme un constat partagé par « une majorité d’Américains », s’inscrit dans la continuité du discours porté par Donald Trump depuis plusieurs mois : réduire l’engagement des États-Unis dans les conflits extérieurs jugés non prioritaires pour les intérêts directs du pays.
Vance a souligné que l’aide militaire et financière massive accordée à Kyiv depuis 2022 a dépassé, selon ses termes, « ce que le public est prêt à tolérer ». Il estime que Washington a « fait sa part » et qu’il revient désormais aux alliés européens de prendre le relais. La sortie du vice-président intervient alors que les discussions entre les Occidentaux se tendent sur la répartition des coûts et la stratégie à adopter face à Moscou.
La réaction à ses propos a été immédiate : certains responsables européens y voient un coup dur pour l’unité occidentale, tandis que d’autres reconnaissent que la dépendance à l’aide américaine rend la position de l’Ukraine fragile. Du côté ukrainien, on se veut ferme : Kyiv affirme que l’issue de la guerre dépend de la solidarité internationale et met en garde contre tout signe d’affaiblissement du soutien. Dans ce climat, les déclarations de Vance alimentent les spéculations sur une inflexion majeure de la politique étrangère américaine, alors même que la guerre continue de peser sur les finances et la diplomatie des alliés.
NGAMA
Correspondant, Moscou
