Afrique du Sud : Le gouvernement d’unité prend ses fonctions après 30 ans de règne de l’ANC
Le gouvernement d’unité sud-africain, dirigé par le président Cyril Ramaphosa, a été inauguré mercredi, marquant un changement important après 30 ans sous l’ANC.
Lors d’un événement télévisé au Cap, Paul Mashatile, reconduit dans ses fonctions de vice-président, a prêté le premier serment, suivi par 32 ministres de six partis différents.
Ramaphosa, 71 ans, a présenté dimanche son gouvernement de coalition, qui comprend le chef de l’ancien principal parti d’opposition. Le nombre de ministères est passé de 30 à 32, avec 43 vice-ministres nommés.
L’ANC, au pouvoir depuis 1994, visait un gouvernement d’unité nationale après avoir perdu sa majorité absolue aux élections du 29 mai.
Avec un peu plus de 40 pour cent des voix, l’ANC conserve 20 postes ministériels, couvrant des domaines tels que les affaires étrangères, les finances, la défense, la justice et la police.
L’Alliance démocratique (DA), le plus grand partenaire de la coalition et critique de longue date de l’ANC, a obtenu 21,8 pour cent des voix et dirigera six ministères, dont l’agriculture, les travaux publics et la communication.
John Steenhuisen, 48 ans, leader du DA, a été nommé ministre de l’Agriculture.
Le DA a constamment critiqué l’ANC pour ses taux élevés de crimes violents, une économie atone et une grave crise énergétique.
Le parti nationaliste zoulou Inkatha Freedom Party, l’Alliance patriotique anti-immigration, le parti de droite Freedom Front Plus et d’autres petits partis se partageront six postes ministériels.
Le nouveau cabinet comprend 14 femmes ministres et 18 femmes vice-ministres.
Ce gouvernement représente une évolution vers le centre-droit, suscitant l’espoir d’une meilleure gouvernance mais aussi des inquiétudes quant à l’unité.
Le président américain Joe Biden a appelé mardi Ramaphosa « pour le féliciter de sa récente élection et de la formation réussie du gouvernement d’unité nationale », selon la présidence.
Ramaphosa a fait l’objet de critiques concernant le nombre de ministres, avec des inquiétudes quant à l’inefficacité potentielle du gouvernement et aux coûts pour les contribuables.
Les ministres gagnent plus de 2,5 millions de rands (135 000 dollars) par an, tandis que les vice-ministres reçoivent plus de 2,2 millions de rands (119 000 dollars), comme indiqué dans le journal officiel du gouvernement.
Leurs avantages incluent la sécurité de l’État, des indemnités de déplacement et des logements au Cap et à Pretoria, la capitale administrative.
Les combattants de la liberté économique, parti d’opposition, ont exprimé leur inquiétude « sur le fait que ce cabinet ait été élargi et gonflé, signalant une pression accrue sur les contribuables ».