

USA : Trump menace ouvertement la France et avertit
Les États-Unis constituent un partenaire commercial fondamental pour l’ensemble de l’Union européenne. De l’agroalimentaire à l’aéronautique, en passant par l’automobile, les produits pharmaceutiques, les équipements mécaniques et les technologies de pointe, les exportations européennes vers le marché américain sont diversifiées et capitales pour l’économie du Vieux Continent.
Cette relation commerciale transatlantique représente plusieurs centaines de milliards d’euros d’échanges annuels et soutient un vaste réseau d’emplois dans les deux zones économiques. Parmi ces secteurs clés, celui des vins et spiritueux français connaît un succès particulier, avec des ventes qui ont progressé de 5% en 2024, atteignant 3,8 milliards d’euros, notamment grâce aux exportations de vins et de cognac.
L’escalade des droits de douane
Donald Trump a lancé jeudi 13 mars une menace sans précédent contre la France et l’Union européenne. Sur son réseau Truth Social, le président américain a annoncé son intention d’imposer des droits de douane de 200% sur tous les vins, champagnes et produits alcoolisés européens si les nouveaux tarifs douaniers de l’UE sur le whisky américain ne sont pas immédiatement supprimés.
Cette menace fait suite à l’annonce par Bruxelles de nouveaux droits de douane qualifiés de « forts mais proportionnés » contre certains produits américains. Ces mesures européennes, qui incluent une taxe de 50% sur le whisky américain, constituent une réponse aux taxes de 25% imposées par Washington sur l’acier et l’aluminium.
Le président américain n’a pas mâché ses mots concernant l’Union européenne, la décrivant comme « l’une des autorités fiscales et tarifaires les plus hostiles et abusives au monde« , créée selon lui « dans le seul but de profiter des États-Unis ».
Face à cette offensive, la réaction française ne s’est pas fait attendre. Sur le réseau X, Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur français, a affirmé que « la France reste déterminée à riposter avec la Commission européenne et nos partenaires ». Il a ajouté que le gouvernement français ne céderait pas « aux menaces » et protégerait « toujours [ses] filières », déplorant que Donald Trump « lance la surenchère dans la guerre commerciale qu’il a choisi de déclencher ».
Perspectives d’un conflit commercial prolongé
Les antécédents de Donald Trump en matière de politique commerciale laissent présager un durcissement durable des relations économiques transatlantiques.
Lors de son premier mandat, le président américain avait déjà imposé des tarifs sur l’acier et l’aluminium européens au nom de la « sécurité nationale », déclenchant une série de mesures de rétorsion. Sa stratégie de négociation, souvent qualifiée de « pression maximale », consiste généralement à formuler des menaces extrêmes avant d’accepter des compromis présentés comme des victoires.
Les analystes anticipent une période de turbulences commerciales marquée par des cycles d’escalade et de négociations tendues. L’industrie viticole française pourrait servir de levier de pression, ciblée pour son importance symbolique et économique. Toutefois, l’interdépendance économique entre les États-Unis et l’Europe pourrait finalement conduire à un accord négocié, après une phase de démonstrations de force. La Commission européenne et la France semblent déterminées à présenter un front uni, tout en gardant les canaux diplomatiques ouverts pour éviter une guerre commerciale totale aux conséquences potentiellement dévastatrices pour les deux économies

