

RussAfrik.infos | Analyse politique – Juillet 2025
La scène politique camerounaise connaît un tournant majeur avec la publication par ELECAM, le 26 juillet 2025, de la liste officielle des 13 candidats retenus pour l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025.
Cependant, cette liste n’est pas encore définitive. Selon la loi électorale Camerounaise, tout candidat recalé dispose de 10 jours pour introduire un recours auprès du Conseil Constitutionnel, seul habilité à valider ou rejeter les candidatures en dernière instance.
Autrement dit, le Conseil Constitutionnel pourrait encore modifier cette liste en y ajoutant (ou non) de nouveaux noms dans les jours à venir.
En attendant la décision finale…
En se fondant sur les analyses politiques, le maillage territorial, la notoriété, l’expérience électorale, Poids réel ou stratégique dans l’opinion, Réseaux politiques, Présence médiatique, poids financier et les enquêtes réalisées par ses équipes sur le terrain, RussAfrik vous propose un classement prévisionnel des 13 candidats actuellement retenus.
Cette projection donne un aperçu réaliste et informé du rapport de force tel qu’il pourrait se dessiner au soir du 12 octobre 2025, si la liste reste inchangée.


1er. PAUL BIYA (RDPC)
Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais
Le président sortant conserve un réseau de soutien étendu, ancré dans les administrations locales, les chefferies traditionnelles et les campagnes. Malgré son âge avancé, son appareil politique reste puissant et bien huilé.
- Raisons : Maillage étatique total (administration, sécurité, finances, élites locales), parti au pouvoir depuis 40+ ans.
- Présence dans toutes les circonscriptions rurales et urbaines.
- Même affaibli, reste le pôle de stabilité pour une partie conservatrice du pays.
- Mobilisation assurée via gouverneurs, préfets, sous-préfets et élites locales.
2ème. CABRAL LIBII (PCRN)
Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale
Candidat moderne, proche de la jeunesse, très suivi sur les réseaux sociaux. Il jouit d’un fort soutien urbain mais reste limité dans le monde rural. Son défi est de transformer sa visibilité médiatique en machine électorale de terrain.
- Réservoir jeune, classe moyenne, villes universitaires.
- Bon orateur, figure “moderne”, mais machine électorale encore fragile dans certaines zones rurales.
- Faible en Grand Nord, mais solide au Centre, Littoral, Sud-Ouest urbain, et diaspora.
- Réseau dynamique malgré le manque d’appui traditionnel et financier.
3ème. JOSHUA OSIH (SDF)
Social Democratic Front
Représentant d’un grand parti historique en déclin, Osih reste populaire dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et auprès d’une partie de la diaspora. Il incarne la continuité modérée de l’opposition classique.
- Héritier du vieux SDF (même affaibli), conserve des bastions dans le Nord-Ouest, Sud-Ouest et Diaspora.
- Image plus modérée que celle de Fru Ndi, mais souffre du recul historique du SDF.
- Tendance à stabiliser un noyau de militants fidèles.
4ème. BELLO BOUBA MAIGARI (UNDP)
Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès
Très influent dans le Grand Nord, il représente une figure de stabilité régionale et d’expérience politique, capable de rassembler des voix par sa stature d’ancien ministre et par ses réseaux religieux.
- Réseau solide dans le Grand Nord (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord), ancien ministre très enraciné.
- Candidat consensuel dans certaines régions musulmanes.
- Alliances possibles en coulisses avec les élites nordistes.
5ème. ISSA TCHIROMA (FSNC)
Front pour le Salut National du Cameroun
Tribun populaire du septentrion, Tchiroma reste un personnage clivant mais charismatique. Sa capacité à mobiliser une base communautaire fidèle lui assure une position stratégique, bien que limitée au nord.
- Figure connue dans le Nord aussi, homme des médias et du système, orateur fort.
- Son parti est petit mais il reste un acteur populaire auprès de certaines tranches rurales et communautaires.
- Peut créer la surprise locale.
6ème. PIERRE KWEMO (UMS)
Union des Mouvements Socialistes
Ancré dans l’Ouest et les milieux d’affaires, Kwemo possède un réseau local structuré à Bafang. S’il manque de poids national, son influence régionale et sa posture d’entrepreneur engagé peuvent faire la différence.
- Ancien député, connu dans les milieux économiques.
- Image crédible mais manque de structure nationale.
7ème. AKERE MUNA (UNIVERS)
Parti UNIVERS
Avocat international, ancien vice-président de Transparency International, il incarne l’intégrité et la gouvernance. Son handicap : l’absence de machine électorale puissante sur le terrain.
- Figure respectable, avocat international, crédible à l’étranger.
- Maillage national faible mais soutien moral de la diaspora.
- Faible machine de terrain mais très suivi dans les milieux intellectuels.
8ème. TOMAINO NDAM NJOYA (UDC)
Union Démocratique du Cameroun
Héritière de l’illustre Adamou Ndam Njoya, elle conserve l’influence du parti UDC dans le Noun. Candidature crédible localement, mais encore peu médiatisée nationalement.
- UDC reste connu dans le Noun et une partie de l’Ouest.
- Soutien féminin possible, mais faible au niveau national.
9ème. SERGE MATOMBA (PURS)
Peuple Uni pour la Rénovation Sociale
Très visible sur les réseaux sociaux, Matomba représente une posture technocrate et critique du système. Il attire les jeunes urbains, mais manque de structure pour rayonner nationalement.
- Très actif sur les réseaux, mais faible maillage.
- Mieux implanté à Douala – Bonabéri.
- Difficile à transformer en voix réelles dans les urnes
10ème. HILAIRE DZIPAN (MP)
Mouvement Progressiste
Peu connu, peu visible, sans maillage national significatif. Il représente plus une candidature symbolique qu’une force électorale.
11ème. ATEKI SETA CAXTON (PAL)
Parti de l’Alliance Libérale
Inconnu du grand public, peu présent dans les médias, aucun ancrage politique fort identifié à ce jour.
12ème. IYODI HIRAM (FDC)
Front des Démocrates Camerounais
Nouvel acteur, peu exposé médiatiquement. Structure partisane très peu visible. Presque absent du débat public.
- Candidat peu visible, faible enrayement politique national.
- Candidat de circonstance.
13ème. BOUGHA HAGBE JACQUES (MCNC)
Mouvement Citoyen National Camerounais
Candidat marginal, sans réseau connu ni couverture médiatique notable. Figure de témoignage.
- Très peu connu du grand public.
- Aucun ancrage médiatique ni politique visible.
- Zéro chance sur le plan stratégique.
- Candidat de circonstance.
Rappel : la liste peut encore changer
Selon la loi, les candidats non retenus par ELECAM peuvent introduire un recours auprès du Conseil Constitutionnel dans un délai de 10 jours. Ce recours peut aboutir à la réintégration d’un ou plusieurs candidats, modifiant ainsi la configuration du scrutin.
Pour le moment, le classement ci-dessus se base uniquement sur les 13 candidatures validées à la date du 26 juillet 2025.
La présidentielle 2025 s’annonce comme un affrontement à trois niveaux :
- Le pouvoir en place, structuré et enraciné.
- Une opposition jeune et ambitieuse, très visible mais encore fragile sur le terrain.
- Des figures régionales et historiques, jouant la carte de la loyauté locale ou de la mémoire politique.
RussAfrik suivra pour vous les recours, les validations finales et l’évolution des campagnes dans chaque région.
D’ici là, ce classement reste la projection la plus réaliste du rapport de force attendu, selon notre rédaction.
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Rédaction RussAfrik

