

En pleine tension commerciale transatlantique, Bruxelles et Washington ont trouvé un terrain d’entente de dernière minute. Un accord prévoit un tarif de 15 % sur certaines exportations européennes vers les États-Unis, évitant ainsi une hausse redoutée à 30 %. Mais derrière l’apparente victoire diplomatique, les critiques fusent dans les capitales européennes.
Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025, après plusieurs semaines de négociations tendues, l’Union européenne et les États-Unis ont annoncé la conclusion d’un accord commercial-cadre. L’enjeu : éviter un emballement tarifaire qui menaçait directement plusieurs secteurs clés de l’économie européenne, notamment l’agroalimentaire, l’automobile et la chimie. Ce compromis prévoit l’instauration immédiate d’un droit de douane de 15 % sur une liste restreinte de produits européens exportés vers les États-Unis une mesure bien moins sévère que les 30 % initialement annoncés par l’administration Trump.
L’accord a été scellé à Washington, après une série de rencontres en coulisses entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et des émissaires du président Donald Trump. Washington cherchait à montrer une fermeté commerciale, tandis que Bruxelles voulait éviter une guerre commerciale ouverte qui aurait lourdement pesé sur une croissance déjà fragile.
Mais si l’UE parle officiellement d’« équilibre pragmatique », de nombreuses voix s’élèvent contre ce qu’elles perçoivent comme une reddition masquée. À Paris, Berlin, Rome et Madrid, les premières réactions oscillent entre résignation diplomatique et amertume politique. Des responsables économiques allemands dénoncent un traitement injuste des exportations automobiles, tandis que des syndicats français craignent une érosion progressive de la compétitivité européenne sur le marché américain. Dans les couloirs du Parlement européen, certains eurodéputés évoquent un « Munich tarifaire », allusion mordante à l’esprit de recul.
Le comment de cet accord tient à une stratégie américaine de pression progressive, débutée dès janvier par des menaces ciblées sur l’acier européen, suivies de gestes d’ouverture temporaires. Les Européens, quant à eux, ont cédé sur plusieurs fronts pour éviter un bras de fer prolongé, préférant le repli tactique à la confrontation frontale.
Mais la question de fond demeure : pourquoi un tel compromis était-il nécessaire ? Selon les observateurs, l’Europe, affaiblie par une croissance molle et les divisions internes sur les priorités industrielles, n’a pas eu la marge de manœuvre suffisante pour opposer une riposte coordonnée.coordonnée. De son côté, l’administration Trump, désireuse de redresser la balance commerciale et de consolider son image de président pro-business, a joué la carte du bras de fer économique avec succès.
Cet accord ne marque donc pas la fin des tensions, mais simplement une pause stratégique. Les prochaines négociations, prévues pour l’automne à Bruxelles, s’annoncent tout aussi complexes. La partie est loin d’être terminée.
L’Europe repart avec un compromis qu’elle n’assume qu’à demi-mot, tandis que Washington engrange un point diplomatique sans réelle concession. Dans cette partie d’échecs transatlantique, l’UE n’a pas perdu la tour, mais a bel et bien laissé son fou sur le tapis.
La rédaction

