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Trump menace le Canada de sanctions douanières après son soutien à la reconnaissance de la Palestine

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Une nouvelle ligne de fracture s’ouvre entre Washington et Ottawa ce 31juillet. À peine le Canada a-t-il annoncé son intention de reconnaître officiellement l’État de Palestine lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, que Donald Trump a dégainé une menace claire : jusqu’à 35 % de droits de douane sur les produits canadiens, si aucun accord commercial n’est conclu avant vendredi.


Le Premier ministre Mark Carney, jusque-là mesuré sur ce dossier sensible, a pris tout le monde de court en rejoignant le mouvement initié par la France, bientôt suivie par l’Espagne et l’Irlande, en faveur d’une reconnaissance coordonnée de la Palestine. Une décision forte, que le Canada justifie par l’urgence humanitaire à Gaza et la nécessité de relancer une dynamique vers une solution à deux États.

Mais du côté de Washington, cette prise de position passe très mal.

Dans un message posté sur Truth Social ce 31 juillet , Donald Trump a immédiatement réagi :

« Le Canada vient d’annoncer qu’il soutient l’État palestinien. Cela rendra très difficile pour nous de conclure un accord commercial. »

Une mise en garde suivie d’un ultimatum sans détour : tout produit canadien non couvert par l’AEUMC (Accord États-Unis–Mexique–Canada) pourrait être frappé d’un tarif douanier de 35 % à compter de vendredi, 1er août 2025.

Cette menace s’inscrit dans un contexte déjà explosif. Depuis mars 2025, l’administration Trump a réintroduit des droits de douane de 25 % sur la majorité des importations canadiennes, et 10 % sur les produits énergétiques, relançant les tensions commerciales nord-américaines. Le gouvernement canadien, tout en dénonçant une « politique arbitraire et punitive », avait tenté de maintenir un dialogue. L’annonce sur la Palestine a mis le feu aux poudres.

Car au-delà du fond, la forme choque Washington : un allié historique ose se démarquer de la ligne américaine sur un sujet géopolitique majeur  et l’affiche publiquement. Pour Trump, cette reconnaissance ressemble à une provocation diplomatique, voire à une trahison stratégique, alors qu’il continue d’afficher un soutien sans faille à Israël.

Du côté d’Ottawa, Mark Carney assume : « Notre position repose sur le droit international. Nous croyons que seule une solution politique durable apportera la paix entre Israéliens et Palestiniens. »

Le Premier ministre admet toutefois que les conséquences économiques seront lourdes si Washington met ses menaces à exécution. Le gouvernement canadien affirme se « préparer à tous les scénarios ».

L’épisode illustre un glissement inédit : la politique étrangère devient un outil de chantage économique, et la reconnaissance d’un État en l’occurrence, la Palestine  se transforme en casus belli commercial. Pour de nombreux observateurs, le bras de fer qui s’engage pourrait faire date, tant il redéfinit les règles du jeu entre diplomatie, commerce et souveraineté.

NGAMA

Correspondant, Moscou

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