Alors qu’un sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine semblait en préparation pour la semaine prochaine, Washington a créé la surprise ce jeudi 7 août en posant une condition : le président russe ne pourra s’entretenir avec Trump que s’il accepte d’abord une rencontre directe avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le contexte de cette déclaration inattendue remonte à la semaine précédente. À l’initiative de Washington, des discussions avaient été entamées en coulisses pour organiser une rencontre bilatérale entre Donald Trump et Vladimir Poutine. L’hypothèse la plus avancée évoquait une entrevue en marge d’un sommet régional aux Émirats arabes unis, dans les jours à venir. Moscou avait confirmé son ouverture à ce dialogue, sans pour autant donner de date officielle ni en préciser les contours.
Mais ce jeudi 7 août, un haut représentant américain a déclaré, sous couvert d’anonymat, qu’un tel sommet ne pourrait se tenir qu’à une condition : que Vladimir Poutine accepte au préalable une entrevue avec Volodymyr Zelensky. La Maison-Blanche parle en interne d’un “Kang”, une tactique de négociation consistant à imposer un virage inattendu pour reprendre le contrôle du tempo diplomatique.
Ce rebondissement intervient alors que l’opération militaire russe en Ukraine entre dans sa quatrième année. Le front militaire est gelé, les pertes s’accumulent, et les options diplomatiques s’amenuisent. Dans ce contexte, les États-Unis veulent manifestement pousser à une forme de rééquilibrage, en forçant la main à Moscou pour inclure Kiev dans l’équation. C’est aussi une manière de tester la disposition réelle de la Russie à ouvrir un processus de paix.
Le Kremlin reste ouvert à une rencontre avec Trump, mais considère toute tentative d’y intégrer l’Ukraine comme prématurée, voire artificielle. L’idée d’un sommet trilatéral n’a jamais été évoquée dans les échanges formels, précisent les porte-parole russes.
Volodymyr Zelensky, quant à lui, n’a pas encore officiellement réagi à cette annonce, mais ses proches laissent entendre que toute participation ukrainienne à une telle rencontre devrait se faire avec la présence de l’Union européenne. Une façon de ne pas apparaître isolé dans un processus où les grandes puissances parleraient au-dessus de la tête de Kiev.
En posant cette condition surprise, Trump change les règles du jeu et s’affirme en faiseur de paix mais selon ses termes. Le Kremlin se retrouve face à un choix stratégique : refuser la mise en scène et perdre l’initiative, ou accepter le tête-à-tête imposé avec Zelensky et entrer dans un rapport de force trilatéral. Une manœuvre à haut risque, mais qui pourrait marquer un tournant diplomatique… ou une occasion manquée de plus.
NGAMA
Correspondant, Moscou
