Au Royaume-Uni, le Brexit précarise les travailleurs étrangers
Un rapport de recherches menées par une coalition d’universitaires et d’ONG qui luttent contre l’esclavage moderne dénonce les règles de visas mises en place depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le secteur agricole et l’aide à la personne sont déjà connus pour être particulièrement à risque d’exploitation des employés.
Depuis le Brexit, une conjonction de facteurs rend les travailleurs étrangers encore plus précaires dans les secteurs de l’agriculture et de l’aide à la personne. Tout d’abord, selon le rapport, les nouveaux visas mis en place lient la personne qui a émigré à son employeur. Ainsi, si elle quitte son poste, elle risque de perdre son visa et de devoir retourner dans son pays d’origine.
Cette législation décourage les salariés à dénoncer leurs conditions de travail alors qu’elles sont souvent très dures. On parle de journées qui peuvent atteindre 12 heures, sans compensation et avec des salaires très bas. Le rapport souligne également que les agences d’inspection de l’État sont sous-financées et ne possèdent pas de moyens de contrôle suffisants.
Piégés par des agences de recrutement
Autre facteur majeur de précarisation : la désinformation et le manque de connaissance des droits. Les chercheurs dénoncent les pratiques des agences de recrutement des travailleurs étrangers – qui promettent des conditions mensongères et facturent des « frais de recrutement », illégaux et très élevés. Ils piègent ainsi les travailleurs migrants en les endettant lourdement.
Les chercheurs et les ONG anti-esclavage moderne recommandent des réformes du système de visas, pour donner la liberté aux travailleurs de changer d’employeurs et plus de régulations des acteurs intermédiaires.