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Fin d’une ère : le Sénégal tourne la page de la présence militaire française

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Le jeudi 17 juillet 2025, une cérémonie sobre mais historique s’est tenue à Dakar. La France a officiellement restitué ses dernières installations militaires au Sénégal, mettant fin à plus de six décennies de présence permanente sur le sol sénégalais.


Le départ des troupes françaises n’est pas le fruit d’un désengagement spontané, mais bien d’une décision souveraine prise par les autorités sénégalaises. Dès son discours du 31 décembre 2024, le président Bassirou Diomaye Faye annonçait clairement la volonté de son gouvernement de mettre un terme à toute présence militaire étrangère au Sénégal d’ici 2025. Cette orientation a été confirmée au fil des mois, dans un esprit de fermeté, mais aussi de diplomatie.

La présence française au Sénégal remontait à 1960, année de l’indépendance, et s’était maintenue sous différentes formes à travers des accords bilatéraux. Les Éléments français au Sénégal (EFS), stationnés principalement à Ouakam, représentaient environ 350 militaires et jouaient un rôle logistique et de formation dans la sous-région. Mais pour le nouveau pouvoir, issu des urnes et porté par une dynamique de rupture, il devenait impératif de reprendre pleinement le contrôle de ses choix sécuritaires. Le président Faye, tout en affirmant vouloir maintenir des partenariats internationaux, a posé un principe clair : l’armée sénégalaise doit être maître chez elle.

Le processus de retrait a été organisé de manière progressive. Les premières restitutions ont commencé dès mars 2025, avec la base de Rufisque, suivie de l’escale aéronautique et du camp militaire de Ouakam. Le tout s’est déroulé sans incident, dans un climat de coopération entre Dakar et Paris.

Les motivations de cette décision sont multiples. D’abord politiques, car la souveraineté reste une exigence populaire forte au Sénégal, surtout dans un contexte régional où la présence militaire française est de plus en plus perçue comme un vestige du passé. Ensuite stratégiques, car les autorités sénégalaises veulent désormais s’appuyer sur des coopérations à la carte, en lien avec leurs priorités spécifiques, et non sur des présences héritées de l’époque coloniale. Enfin, symboliques, car mettre fin à cette présence permanente, c’est aussi envoyer un message à la jeunesse sénégalaise : celui d’un pays qui entend tracer sa voie, sans tutelle.

Ce départ marque donc un tournant. La France ne sera plus militairement présente de manière permanente au Sénégal. Le signal envoyé est clair : le temps des armées étrangères installées durablement en Afrique semble révolu, du moins au Sénégal

Mamadou Cheikh, Correspondant Sénégal

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