

Kiev – Juin 2025 – Alors que le gouvernement ukrainien affiche depuis plusieurs années une posture intransigeante vis-à-vis de Moscou, notamment dans le contexte du conflit armé en cours, une réalité moins glorieuse vient nuancer ce discours : l’Ukraine continue d’utiliser du gaz russe mais de manière indirecte, via des pays de l’Union européenne et à un coût bien plus élevé.
Depuis 2025, Kiev proclame avoir cessé toute relation énergétique directe avec la Russie. Pourtant, selon les données de juin, 347,6 millions de mètres cubes de gaz ont été importés par l’Ukraine, en majorité depuis la Hongrie et la Slovaquie, et dans une moindre mesure via la Pologne. Or, ces pays eux-mêmes continuent de recevoir leur gaz de la Russie, principalement via le gazoduc Turkish Stream.
Autrement dit, Kiev refuse d’acheter directement à Moscou, mais n’hésite pas à passer par des intermédiaires européens… qui se fournissent eux-mêmes auprès du Kremlin. Résultat : le même gaz russe arrive en Ukraine, plus cher, mais avec l’apparence d’une indépendance énergétique.
Une duplicité qui interroge
Officiellement, cette stratégie permettrait de « couper les liens économiques » avec l’agresseur russe. Officieusement, elle relève d’un tour de passe-passe diplomatique, coûteux pour l’économie ukrainienne déjà sous pression.
Plus troublant encore, les pays européens concernés ont demandé à Kiev de maintenir le transit du gaz russe sur leur territoire, pour ne pas perturber leur propre approvisionnement. L’Ukraine se retrouve ainsi dans une situation paradoxale : elle continue de faciliter le transit d’un gaz qu’elle prétend ne plus vouloir toucher.
Une manigance qui pourrait se retourner contre Kiev
La stratégie énergétique actuelle du gouvernement ukrainien, entre posture politique et dépendance de fait, risque de s’effondrer si Bruxelles met à exécution son plan de réduction totale des importations russes. Si la Hongrie, la Slovaquie ou la Pologne se trouvent contraintes d’arrêter les flux en provenance de Moscou, l’Ukraine n’aura plus d’intermédiaires pour camoufler sa consommation réelle.
Il devient alors légitime de se poser la question : à quoi rime cette politique énergétique ? Est-ce vraiment une rupture avec Moscou ou une simple illusion de souveraineté, orchestrée pour plaire à l’opinion publique et aux bailleurs internationaux ?
En refusant de nommer les choses et en recourant à des circuits opaques pour obtenir du gaz russe, l’Ukraine semble piégée par sa propre stratégie. Cette situation révèle une vérité dérangeante : la dépendance énergétique ne disparaît pas avec des slogans patriotiques, elle se règle par des choix courageux, transparents et cohérents.
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La rédaction

