Guerre en Ukraine : le pape François appelle Zelensky à avoir «le courage de négocier»
« Hisser le drapeau blanc » sur le front ukrainien. C’est l’appel du pape François. Il a accordé, samedi 9 mars, un entretien à la chaine de télévision suisse RTS. Le souverain pontife exhorte l’Ukraine, confrontée à une éventuelle défaite, à s’asseoir à une table de discussions avec la Russie. L’Ukraine ne hissera « jamais » le drapeau blanc, a rapidement réagi Kiev.
« Négocier », voilà un mot qui revient souvent dans la bouche du pape François. À l’occasion du deuxième anniversaire de l’invasion russe, il avait appelé à la paix en Ukraine. Le souverain pontife réitère son appel : « Je pense que le plus fort est celui qui voit la situation, qui pense au peuple, qui a le courage de hisser le drapeau blanc… et de négocier. Négocier est un mot courageux. »
Le message est partagé notamment par la Turquie. Vendredi 8 mars, le président turc Erdogan s’était dit prêt à accueillir un sommet de paix entre la Russie et l’Ukraine. Le pape s’en félicite. Un contre-pied aux récents propos du président français, qui durcit le ton face à à la Russie.
« Il ne faut pas avoir honte »
« Il faut négocier à temps, dit encore François. Il faut chercher des pays prêts à servir de médiateurs. Aujourd’hui, par exemple, dans la guerre en Ukraine, nombreux sont ceux qui veulent faire une médiation. La Turquie a proposé de le faire. Il ne faut pas avoir honte de négocier avant que la situation ne s’aggrave. »
Dans la foulée de cet entretien à la Radio Télévision Suisse (RTS), le Vatican a tenu à apporter des précisions. Négocier ne veut pas dire céder : « Le pape n’appelle pas l’Ukraine à capituler ». Une rectification express pour éviter les polémiques.
Peu après, Kiev a juré de ne jamais se rendre face à la Russie, en réaction à l’appel lancé par le pape François. « Notre drapeau est jaune et bleu. C’est le drapeau pour lequel nous vivons, nous mourrons et triomphons. Nous ne hisserons jamais d’autres drapeaux », a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, dans un message sur X (ex-Twitter).