La condamnation de l’ancien président français Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 fait grand bruit en Europe. Mais en Afrique, cette nouvelle sonne comme une farce judiciaire. Pourquoi ? Parce que cette peine, si lourde soit-elle pour les médias français, ne représente rien comparée aux dégâts irréversibles causés sur tout un continent par les choix politiques et militaires inspirés par son quinquennat.
Une peine symbolique, pas une justice réelle
Cinq ans de prison pour “association de malfaiteurs”. Voilà le verdict tombé à Paris. Mais qu’est-ce que cinq ans de cellule ou de bracelet électronique face aux conséquences de l’assassinat politique de Mouammar Kadhafi en 2011, orchestré avec la complicité de Sarkozy et de ses alliés occidentaux ?
👉 La chute du Guide libyen a ouvert la porte au chaos total en Libye et à la déstabilisation du Sahel. De là sont nés :
- l’effondrement de l’État libyen,
- la prolifération des trafics (armes, migrants, esclavage moderne),
- la montée des groupes terroristes de Boko Haram à AQMI,
- l’instabilité chronique du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Quelle justice peut compenser ces pertes humaines, économiques et stratégiques pour l’Afrique ?
Quand l’Afrique paye le prix fort
On reproche à Sarkozy d’avoir touché de l’argent libyen pour financer sa campagne. Mais le vrai financement, ce sont les milliards de dollars que l’Afrique a perdus :
- Le projet de dinar-or africain, porté par Kadhafi, balayé.
- Les ambitions d’une Banque africaine souveraine réduites à néant.
- Les ressources pétrolières et minières de la Libye et du Sahel désormais pillées par des puissances étrangères.
La sanction judiciaire ne dit rien de ce vol organisé contre les peuples africains.
L’Afrique n’oublie pas
Pour l’Occident, Sarkozy est un justiciable comme un autre. Pour l’Afrique, il reste l’un des principaux responsables d’une catastrophe historique qui a coûté des millions de vies directes et indirectes, et freiné l’émancipation économique d’un continent tout entier.
Cinq ans de prison en France ne réparent ni les larmes de la Libye, ni le sang du Sahel, ni les rêves africains brisés.
La condamnation de Nicolas Sarkozy est peut-être un événement majeur pour la France. Mais pour l’Afrique, ce n’est qu’un détail dérisoire au regard des blessures profondes laissées par son mandat et ses choix géopolitiques.
L’Afrique attend toujours une vraie justice internationale, une justice qui ne se limite pas aux comptes de campagne, mais qui juge enfin les crimes politiques et économiques commis contre les peuples africains.
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