

Mai démarre fort pour Niamey . Dans un contexte de recomposition géopolitique africaine, le Niger signe un accord de coopération militaire avec l’Iran ce 08 Mai 2025, tournant le dos aux tutelles historiques et affirmant sa volonté de reprendre le contrôle de sa sécurité nationale. Une décision stratégique qui, bien qu’elle dérange Washington, redessine les rapports de force dans le Sahel.
Le choix du Niger de se tourner vers l’Iran n’est ni anodin ni improvisé. Il répond à une réalité pressante : la lutte contre le terrorisme, dans laquelle les partenaires traditionnels ont échoué à garantir des résultats tangibles. En s’alliant avec une puissance régionale dotée d’une solide expérience en guerre asymétrique, le Niger cherche à reprendre la main sur sa sécurité.
L’Iran, de son côté, a démontré son efficacité dans des contextes complexes. Que ce soit en Irak, où il a joué un rôle déterminant dans la lutte contre Daech, ou en Syrie, où ses conseillers militaires ont appuyé des forces locales face aux milices extrémistes, Téhéran s’est imposé comme un acteur incontournable de la guerre contre le terrorisme. C’est cette expertise que Niamey veut désormais mobiliser.
Cet accord prévoit un échange de savoir-faire, un transfert d’équipements, et un accompagnement technique sur le terrain. Il s’inscrit dans une logique de souveraineté : le Niger ne veut plus subir des stratégies dictées depuis l’étranger, mais choisir librement ses alliés selon ses besoins réels.
Cette initiative audacieuse est loin de faire l’unanimité à l’international. Les États-Unis, qui considèrent l’Iran comme un rival stratégique, voient cette ouverture d’un très mauvais œil. Mais le Niger, comme d’autres pays du Sahel, semble prêt à affronter ces pressions. L’heure n’est plus aux injonctions extérieures : elle est à l’efficacité, à la dignité et à l’indépendance. Le Niger ne coupe pas uniquement le cordon ombilical avec l’ancien monde : il trace une nouvelle voie. Une voie de coopération choisie, non subie.
Niamey ouvre un nouveau chapitre de sa politique de défense : audacieuse, libre et tournée vers l’efficacité. L’Afrique de demain se construit aujourd’hui, et elle se construit debout, en paix…et souveraine. Et si, en fin de compte, le vrai progrès pour l’Afrique, c’était de choisir ses propres solutions, sans demander la permission?
NGAMA
Correspondant, Moscou

