Russafrik
AnalysesPOLITIQUE

Reconnaissance de la Palestine : un symbole creux ou un vrai tournant ?

Image 1 Image 2

Le 24 juillet 2025, Emmanuel Macron a annoncé que la France reconnaîtrait officiellement l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre. Une décision qui semble historique, mais qui interroge : qu’est-ce que cela change vraiment pour les Palestiniens, sur le terrain comme dans les rapports de force internationaux ?


Un geste diplomatique fort… sur le papier

C’est une annonce que le président français a voulu solennelle : la France reconnaîtra l’État de Palestine. L’image est puissante, surtout venant d’un membre permanent du Conseil de sécurité. Mais ce qui se donne des airs de moment historique est avant tout un geste politique, hautement symbolique, sans effet immédiat. Sur le terrain, ni les bombardements israéliens ne cessent, ni les colonies ne reculent. La Palestine, en tant qu’État souverain, ne devient pas plus réelle du jour au lendemain. Elle gagne un mot, pas un territoire. Un drapeau peut être hissé à l’ONU, mais aucun blocus n’est levé pour autant.

Un timing bien calculé

Cette décision n’est pas tombée du ciel. Elle intervient après des mois de guerre intense à Gaza, de pression internationale croissante, et dans un contexte où la France cherche à retrouver un rôle central sur la scène diplomatique. Avec cette reconnaissance, Paris se positionne comme la voix européenne qui ose, au moment où l’Union semble paralysée et où les États-Unis restent inflexibles dans leur soutien à Israël. C’est aussi une tentative de reconquête d’influence dans le monde arabe, notamment au Maghreb et au Moyen-Orient, où la parole française est de plus en plus contestée. Le moment est soigneusement choisi : à l’approche d’une grande conférence internationale sur la paix prévue à New York en septembre, Macron s’offre un coup d’avance dans la bataille de l’image.

Un geste sans conséquences concrètes ?

La vérité, c’est que cette reconnaissance, malgré son retentissement médiatique, n’impose aucune obligation à Israël, ni à la communauté internationale. Israël rejette cette décision, comme les précédentes, et poursuit sa politique comme si de rien n’était. Les États-Unis, eux, n’ont pas modifié leur position. Au lendemain de cette sortie de Macron , Donald Trump  a dit « Ce qu’il dit importe peu. … C’est quelqu’un de très bien, je l’apprécie, mais cette déclaration n’a pas de poids. ». Les autres puissances européennes restent prudentes. Alors, que reste-t-il ? Une déclaration. Certes forte, mais isolée. Et dans la diplomatie, un mot qui n’est pas suivi d’action devient vite un murmure. Les Palestiniens peuvent bien saluer le geste, il ne change pas leur quotidien. La France parle, mais elle n’entraîne pas. Du moins, pas encore.

La diplomatie du symbole face à la réalité du conflit

Il faut dire les choses clairement : cette reconnaissance est un geste de communication, presque performatif. Une manière de sauver la face, de rester moralement du “bon côté de l’Histoire”, sans pour autant s’engager là où ça coûte. C’est aussi une manière, habile, d’échapper à l’inaction tout en évitant la confrontation. Cette diplomatie du symbole est une spécialité française : on affirme des principes, on soutient les droits, mais on laisse aux autres le soin d’agir. La France veut apparaître comme audacieuse, mais sans risquer de compromettre ses relations stratégiques avec Israël ou les États-Unis. Résultat : une reconnaissance pleine de mots, mais vide d’effets.

 

NGAMA

Correspondant, Moscou

Image 1 Image 2

EN RELATION

Les volontaires Russes ont évacué un Résident Camerounais et sa famille en Ukraine à mobilité réduite vers la Russie où il va aussi profiter des soins comme tout citoyen.

L’équipe de rédaction

Philippe De Violle, avocat au barreau de Paris : “Les sanctions sont un boomerang pour l’Europe, pour l’ensemble de la communauté européenne et de l’UE”

Guerre en Ukraine : Trois radars et un S-300 éliminés, voici le bilan des dernières 24h de l’armée russe

LA REDACTION

COMMENTER