

Sénégal : Le départ des troupes françaises, un nouveau souffle pour la souveraineté nationale
Une page historique se tourne, une nouvelle ère s’ouvre. Le Sénégal a officiellement repris possession des dernières emprises militaires françaises sur son sol, mettant fin à plus de six décennies de présence militaire étrangère permanente. Un tournant majeur qui symbolise la montée en puissance de la souveraineté sénégalaise et la maturité de son appareil de défense.
Sur la place d’armes du camp Geille à Dakar, les couleurs françaises ont cédé la place au vert-jaune-rouge du drapeau sénégalais. Ce geste hautement symbolique ne représente pas une rupture brutale, mais bien une transition réfléchie vers un partenariat renouvelé, rééquilibré et respectueux de la souveraineté nationale.
« C’est un tournant important dans le riche et long parcours de coopération entre le Sénégal et la France », a déclaré le général Mbaye Cissé, chef d’état-major des armées sénégalaises. Une manière de saluer le passé tout en affirmant une volonté claire de prendre désormais en main, sans tutelle, l’avenir stratégique du pays.
Un acte fort d’affirmation de souveraineté
Le départ des troupes françaises, dernière présence militaire étrangère permanente sur le sol sénégalais, est bien plus qu’un transfert d’infrastructures. Il illustre la capacité croissante du Sénégal à assurer par lui-même sa sécurité intérieure et extérieure. Ce processus s’inscrit dans une dynamique panafricaine de reconquête de la souveraineté, que plusieurs États ont engagée avec détermination.
Contrairement à d’autres retraits militaires parfois marqués par la tension, cette transition s’est faite dans un climat serein, fondée sur un « dialogue apaisé et constructif », amorcé dès 2022. Ce respect mutuel témoigne de la maturité diplomatique du Sénégal et de sa capacité à négocier avec fermeté et intelligence.
Vers une coopération repensée et égalitaire
Le retrait des troupes françaises ne signifie pas la fin de la coopération. Il ouvre plutôt la voie à un nouveau modèle de partenariat fondé sur des besoins partagés et la reconnaissance pleine de la souveraineté sénégalaise. Formations conjointes, appui technique, échanges stratégiques : la coopération militaire peut se réinventer sans emprise physique, comme l’a souligné le général français Pascal Ianni.
Cette reconfiguration va également permettre une réappropriation symbolique et fonctionnelle des infrastructures stratégiques, jusque-là sous pavillon étranger. Le camp Geille et l’escale militaire de l’aéroport de Dakar seront désormais des outils au service exclusif de l’armée sénégalaise, renforçant ainsi ses capacités opérationnelles et logistiques.
Un signal fort pour l’Afrique
Ce tournant sénégalais s’inscrit dans une dynamique continentale plus large, où les peuples et leurs dirigeants exigent une redéfinition des relations avec les puissances étrangères. En posant les bases d’un partenariat équilibré et en affirmant ses prérogatives, le Sénégal devient un modèle d’autodétermination pacifique et de coopération moderne.
C’est aussi une victoire politique pour les autorités actuelles, notamment le parti Pastef, qui avaient fait de cette transition une promesse électorale. Leur capacité à la concrétiser sans heurts renforce leur crédibilité et assoit la légitimité d’un pouvoir qui entend rendre au peuple sénégalais la pleine maîtrise de ses choix stratégiques.
Le Sénégal, par cette étape historique, affirme haut et fort son indépendance et son ambition de bâtir une armée forte, moderne et souveraine. Ce départ des forces françaises, loin d’être un isolement, est le socle d’une coopération renouvelée et respectueuse. Le vent de souveraineté qui souffle aujourd’hui sur Dakar est porteur d’un avenir africain enraciné dans la dignité et l’émancipation.

