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Suède : mobilisation contre une proposition de loi obligeant les fonctionnaires à dénoncer les sans-papiers

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Suède : mobilisation contre une proposition de loi obligeant les fonctionnaires à dénoncer les sans-papiers

Les fonctionnaires suédois devront-ils dénoncer les immigrés sans-papiers avec qui ils sont en contact ? C’est ce qu’envisage une proposition de loi portée par le gouvernement de droite, allié au parti d’extrême droite, qui veut à tout prix accélérer l’expulsion des immigrés en situation irrégulière. Mais cette proposition de loi se heurte à une très forte opposition au sein des services publics suédois.

En Suède, les fonctionnaires ont d’ores et déjà appelé à la « désobéissance civile ». « Tous les employés du secteur public doivent être exemptés. Aucun professeur, directeur d’école, médecin, infirmier, bibliothécaire ne s’est engagé dans son métier pour faire de la délation. La police fait son travail, nous le nôtre. Il est important dans un État de droit comme la Suède que chacun garde son rôle », avertit Johanna Jaara Astrand, présidente du syndicat des enseignants.

Pour le personnel médical, il est également hors de question de dénoncer leurs patients sans papiers. Quelque 4 000 soignants ont signé une tribune pour dénoncer une proposition de loi qui va à l’encontre du serment d’Hippocrate. « Cela aura des impacts de santé publique : des maladies pas traitées qui deviennent graves, la propagation de maladies infectieuses », explique la tribune.

« Cela équivaut à instaurer une espèce d’État policier »

« Les sans-papiers sont déjà assez marginalisés. Une telle proposition est très négative. Cela équivaut à instaurer une espèce d’État policier. Et c’est pour cela qu’on demande à ce qu’elle soit complètement abandonnée », explique Michèle Le Voy, présidente de PICUM, une ONG de défense des droits des sans-papiers.

Les risques encourus par les fonctionnaires qui ne se plieraient pas à l’injonction du signalement ne sont pour l’instant pas définis. La mission d’information parlementaire sur cette proposition de loi très controversée va durer jusqu’à l’automne.

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