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Présidentielle américaine : immigration, économie, conflits internationaux… Ce qu’il faut retenir du premier débat télévisé entre Kamala Harris et Donald Trump

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Présidentielle américaine : immigration, économie, conflits internationaux… Ce qu’il faut retenir du premier débat télévisé entre Kamala Harris et Donald Trump

Le premier débat entre Kamala Harris et Donald Trump, comptant pour la campagne de la présidentielle américaine, a été intense sur l’entièreté des 90 minutes où de nombreuses thématiques ont été abordées. L’économie, l’immigration et les guerres au Proche-Orient ainsi qu’en Ukraine ont pris une place majeure à travers des échanges musclés.

L’affrontement a tenu ses promesses. Dans la nuit du mardi 10 à ce mercredi 11 septembre, Kamala Harris et Donald Trump, les candidats à l’élection présidentielle américaine, ont participé à un débat télévisé d’importance capitale, à moins de 2 mois du scrutin. L’ancien chef d’État républicain a multiplié les attaques contre l’administration Biden et a largement critiqué la vice-présidente Kamala Harris sur son bilan économique et migratoire. De son côté, la candidate démocrate n’a pas hésité à répliquer avec plusieurs propositions d’aides aux entreprises et aux familles.

Après une poignée de main déterminée entre les deux représentants politiques, le débat a débuté aux alentours de 3h, heure française, sur la chaîne américaine ABC.

Économie et coût de la vie

Première thématique forte de cet échange : le programme économique des deux candidats. Donald Trump s’est très vite défendu d’être lié aux propositions politiques du «Projet 2025» écrit par la Heritage Foundation, qui a été largement critiqué pour ses idées conservatrices. «Je veux faire des baisses d’impôts et relancer l’économie. L’inflation a explosé avec eux», a-t-il assuré.

À cela, Kamala Harris a répondu que «Donald Trump n’a pas de plan si ce n’est des crédits d’impôts pour les plus riches». «Des économistes ont soutenu que son plan économique ferait accroître l’inflation et nous amènerait à la récession». Que nenni selon l’ancien président, qui a assuré pouvoir «ramener des milliers de milliards de dollars» dans les comptes américains. La suite a été dans l’invective : «Le peuple américain souffre de leur politique. C’est une marxiste et tout le monde le sait. Elle a détruit notre pays avec des politiques complètement folles». En moins de 10 minutes, le ton était donné pour la suite.

Droit à l’avortement

Il y a 2 ans, la Cour Suprême a révoqué le droit à l’avortement des femmes américaines en cassant l’arrêt «Roe vs Wade» qui le garantissait. Kamala Harris, qui veut le restaurer une fois élue à la Maison Blanche, a accusé Donald Trump d’avoir «nommé des juges pour supprimer l’arrêt», avant de soutenir que le candidat républicain «ne devrait pas dire à une femme quoi faire de son corps».

Celui-ci a soutenu qu’il était en faveur «d’exceptions», comme les cas de viol ou d’inceste et s’est félicité d’avoir permis aux États de décider de manière autonome sur la question, sans loi fédérale. Il s’est tout de même enlisé dans son argumentaire, en prétextant que certains démocrates «voulaient que des femmes puissent avorter après 9 mois de grossesse». Kamala Harris a jugé là une «insulte aux femmes de ce pays».

Immigration

Il s’agissait peut-être de la thématique la plus prolifique de la soirée. À ce titre, il n’a pas forcément tourné à l’avantage du camp républicain, malgré une large appétence pour la question.

Alors que Kamala Harris fustigeait Donald Trump d’avoir «appelé ses amis au Congrès pour leur dire de ne pas voter» un projet de loi de sécurité aux frontières, ce dernier a affirmé que l’administration Biden avait permis à «des millions et des millions de personnes de venir, comme à Springfield, dans l’Ohio, où les migrants mangent les chiens et les chats des habitants». L’un des présentateurs s’est alors empressé de contredire l’ancien président, citant la police locale sur l’absence totale de preuve dans ce qui s’apparente être une infox.

Kamala Harris n’en a pas perdu une miette pour rappeler que de nombreux cadors des Républicains l’ont publiquement soutenu, de Dick Cheney à Mitt Romney : «Son ancien conseiller à la Sécurité dit qu’il est dangereux et qu’il n’est pas prêt au poste. D’autres ont dit que la nation ne survivrait pas à un nouveau mandat de Donald Trump».

Ce dernier est alors revenu à la thématique initiale pour dire qu’il y avait «bien plus que 11 millions de clandestins dans le pays». «La criminalité au Venezuela et dans d’autres pays du monde a baissé car ils ne sont plus là-bas, ils sont ici. La criminalité explose ici, c’est la criminalité des migrants. Elle voulait retirer des financements à la police, lancer des opérations pour des migrants criminels en prison. C’est une extrémiste de gauche.»

Attaque du Capitole

Des attaques ad personam qui se sont poursuivies lorsque le débat s’est orienté sur l’attaque du Capitole, en janvier 2021, par des militants trumpistes. «Donald Trump a été viré par 80 millions d’électeurs et il a du mal à l’accepter. On ne peut pas se permettre d’avoir un président qui cherche à refuser la volonté des électeurs», a déclaré solenellement l’actuelle vice-présidente face à un Donald Trump impassible.

«Je voulais qu’ils y aillent pacifiquement et patriotiquement, je n’ai rien à voir avec tout ça. On parle du Capitole, mais pourquoi permet-on à des millions de clandestins de venir ? Je propose de réveiller le président Joe Biden à 16h pour promulguer une loi pour fermer les frontières. Les Démocrates veulent importer des migrants pour en faire des électeurs.» Avant une nouvelle sortie de route : «Je ne reconnais pas avoir perdu en 2020. Il y a des preuves, on aurait dû renvoyer tout cela à la législature. Nous avons des faits et des statistiques à vous montrer, mais peu importe. Le problème, c’est le déclin de notre nation, notre nation se meurt», s’est-il égosillé derrière son pupitre.

Le conflit au proche-orient

Alors que l’on approche du premier anniversaire des attaques du 7 octobre en Israël, les candidats ont tous deux mis en avant leur volonté de «mettre fin au conflit», avec des propositions différentes.

D’un côté, Kamala Harris estime qu’«Israël a le droit de se défendre», mais estime que «trop de Palestiniens, d’enfants et de mères ont été tués» dans la riposte. La démocrate veut pousser pour «une solution à deux États», «reconstruire Gaza» et «que les Palestiniens soient en sécurité». Donald Trump a alors vilipendé son adversaire, arguant qu’elle «déteste Israël et aussi les Arabes». «Tout le Moyen-Orient va exploser. Ils ont retiré les sanctions que j’avais mis en place et désormais des pays comme l’Iran ont les moyens pour sponsoriser le terrorisme. Moi, je règlerai les problèmes rapidement».

La guerre en Ukraine

Après une première pause, le débat a repris sur la question ukrainienne. «Je veux régler cette guerre. Je connais Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, ils me respectent moi mais pas Joe Biden», a-t-il déclaré. L’homme d’affaires souhaite, s’il est élu, «les rassembler dans une pièce» car c’est «dans l’intérêt des États-Unis de mettre fin à cette guerre».

Kamala Harris a alors rappelé qu’elle avait «réuni 50 pays pour soutenir l’Ukraine» et que, «grâce aux moyens fournis, l’Ukraine est toujours un pays indépendant et libre, tandis qu’avec Trump, Poutine serait à Kiev aujourd’hui et aurait un œil sur le reste de l’Europe et la Pologne en premier». Donald Trump l’a alors imméditament contredite, prétextant que si «Vladimir Poutine serait à Moscou, il n’aurait pas perdu 300.000 soldats et serait bien plus satisfait qu’actuellement». Il a également mis en garde contre le danger nucléaire que représente «cette guerre qui n’a aucune raison d’être».

Kamala Harris a soutenu que Donald Trump «s’occupait plus des dictateurs que de la démocratie» et que son gouvernement «soutenait ses alliés et ne les vendait pas à nos ennemis».

Retrait des troupes d’Afghanistan

Dernier axe de cette thématique internationale, le retrait des troupes américaines d’Afghanistan. Un sujet sensible et clivant dans le pays, qui a définitivement rapatrié ses forces armées durant l’été 2021, laissant les talibans au pouvoir.

«J’étais d’accord avec la décision du président Biden de retirer les troupes. Les contribuables ne payent plus les 300 millions par jour de cette guerre interminable. C’est la première fois aujourd’hui qu’il n’y a pas un membre des forces américaines qui soient dans une zone de combat active dans le monde», s’est ainsi défendue Kamala Harris. Elle a également interpellé son opposant sur ses négociations «directes» avec le représentant de l’organisation terroriste, allant même jusqu’à «l’inviter à Camp David (le lieu de villégiature officiel du président des États-Unis, ndlr)».

Donald Trump a ainsi admis un dialogue avec les talibans «car ce sont eux qui nous tuaient», racontant avoir envoyé «une photo de sa maison» au mollah Abdul Ghani Baradar en lui disant «que cela allait mal se passer». Il a également estimé avoir négocié un «bon accord» avec Mike Pompeo, l’ancien Secrétaire d’État des États-Unis sous sa présidence. «Nous n’aurions pas laissé des milliards de dollars d’équipements dans le pays», a-t-il conclu.

Système de santé et Affordable Care Act (dit «Obamacare»)

Le sujet est primordial et s’est pourtant retrouvé en fin de débat. Et Donald Trump n’a pas été très locace à ce sujet, rappelant ce qu’il avait déjà déclaré dans un meeting de campagne cet été. À savoir, qu’il «conserverait l’Obamacare tant que nous n’avons pas un meilleur plan». Interrogé sur ses propositions, l’ancien chef d’État a répondu qu’il n’avait que «des perspectives» pour l’instant.

Son opposante s’est contentée de rappeler son bilan durant les quatre dernières années et de promettre d’en «faire davantage». «Un accès à des soins de santé, c’est un droit, cela ne devrait pas être uniquement pour des personnes qui ont des moyens», a-t-elle statué.

Dérèglement climatique

La conclusion de ce débat frénétique s’est également montrée décevante sur la question du climat. Kamala Harris a attaqué Donald Trump sur ses déclarations niant le «changement climatique» et souhaite, en tant que présidente, «investir des milliards de dollars pour agir sur cette thématique».

Quant au candidat républicain, il n’a fait que souligner les pertes d’emploi dans des secteurs industriels polluants, notamment le pétrole. «Les usines vont au Mexique. Ils ont également fait un cadeau énorme à la Chine, mais je mettrai des droits de douane pour nous protéger».
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