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Cameroun : Tensions dans l’alliance FSNC–RDPC ? Les déclarations de ISSA TCHIROMA BAKARI font trembler le Grand Nord

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📍 Maroua, Cameroun – Juin 2025

Dans un discours tenu le week-end dernier lors d’un rassemblement populaire dans le Grand Nord, le président du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), ISSA TCHIROMA BAKARI, a surpris plus d’un en mettant directement en cause le président de la République, SE Paul BIYA, par ailleurs Président du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).


“Si le Cameroun va mal, c’est à cause de Paul Biya”, a-t-il lancé, sous les acclamations de centaines de militants.


Une phrase lourde de sens, venant d’un allié historique du RDPC, qui soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir de cette alliance politique fragile, surtout à l’approche des élections présidentielles de 2025.
Entre alliance stratégique et désillusions politiques
Le FSNC, fondé comme un parti allié mais indépendant, a longtemps été vu comme un partenaire électoral du RDPC, particulièrement dans les régions septentrionales du Cameroun, où il bénéficie d’une forte assise populaire. Issa Tchiroma BAKARI, souvent qualifié de “faiseur de roi” dans le Grand Nord, a à plusieurs reprises soutenu Paul BIYA lors des échéances électorales précédentes.
Mais depuis quelque temps, les tensions s’accumulent :
  1. Marginalisation présumée des cadres du FSNC dans les instances décisionnelles.
  2. Non-respect de certains engagements électoraux pris par le RDPC.
  3. Sentiment croissant que le FSNC sert de vitrine pluraliste, sans réelle influence politique au sommet.
Les propos tenus à Maroua semblent être l’expression publique d’un malaise ancien.
Que cherche Issa Tchiroma BAKARI,?
L’homme politique du Nord, fin stratège, sait qu’un discours frontal envers le pouvoir peut galvaniser sa base et accroître sa marge de négociation.
Plusieurs hypothèses émergent :
  1. Revendication d’une nouvelle place dans la gouvernance : Issa Tchiroma BAKARI, pourrait exiger un portefeuille ministériel de premier plan, ou une représentation plus forte du Grand Nord dans les décisions nationales.
  2. Positionnement pour 2025 : Le FSNC pourrait vouloir jouer seul, ou même former une nouvelle coalition avec d’autres forces d’opposition.
  3. Message à double détente : Critiquer Paul BIYA n’est pas nécessairement rompre avec lui, mais envoyer un signal fort à Etoudi : “le soutien du Grand Nord ne sera plus automatique”.
Que veut le RDPC dans le Grand Nord ?
Le RDPC sait que le Grand Nord est un bastion électoral stratégique. En 2018, la région a massivement voté en faveur du président sortant, en grande partie grâce à la mobilisation du FSNC.
Mais la réalité de 2025 est différente :
  1. Montée des frustrations économiques,
  2. Chômage des jeunes,
  3. Tensions ethniques et claniques mal gérées,
  4. Sécurité fragile dans certaines zones rurales.
Sans le FSNC, le RDPC risque de perdre l’appui logistique, communautaire et militant local qui faisait sa force.
Un RDPC affaibli sans le FSNC ?
Il est clair que le RDPC seul n’a pas la même capacité de mobilisation dans le Grand Nord. Le FSNC agit souvent comme intermédiaire culturel et social, notamment dans les zones rurales difficiles d’accès.
Une désunion entre les deux partis pourrait :
  1. Fragmenter l’électorat du Nord,
  2. Ouvrir la voie à de nouvelles coalitions régionales ou oppositionnelles,
  3. Mettre en péril la majorité présidentielle de 2025.
Quelles concessions possibles ?
Pour préserver l’alliance, plusieurs scénarios sont envisageables :
  1. Un pacte politique renouvelé : Le RDPC pourrait proposer un nouvel accord de partenariat, incluant des garanties écrites sur les nominations, les financements régionaux ou les projets de développement.
  2. L’intégration renforcée du FSNC au gouvernement : Offrir à Issa Tchiroma BAKARI un rôle de vice-président, président d’institution, ou ministre d’État, symbolique mais stratégique.
  3. Redéfinition des rôles électoraux : Accorder au FSNC la liberté de présenter des candidats dans certaines circonscriptions, tout en conservant une alliance présidentielle.
L’heure des clarifications
Les propos du Président du FSNC ne sont pas un hasard. Ils révèlent une fracture réelle au sommet du pouvoir camerounais, qui ne peut plus être ignorée. Si le RDPC souhaite conserver sa légitimité dans le Grand Nord, il devra rapidement réengager le dialogue avec son partenaire historique.
👉🏾 Le soutien du FSNC n’est plus acquis.
👉🏾 L’électorat du Nord est en éveil.
👉🏾 Les élections de 2025 se préparent… dès maintenant.
Une analyse de Alioum Seidou, Correspondant Cameroun
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