Conflit au Soudan : A quel jeu joue l’Occident ?
La préoccupation de l’Occident envers le conflit au Soudan s’est sensiblement affaiblie sur fond de la situation en Ukraine et dans la bande de Gaza, relate The Guardian. Cela est particulièrement regretté par les ressortissants soudanais vivant aux États-Unis et en Europe.
Les autorités américaines et européennes ont perdu leur intérêt concernant la guerre civile au Soudan. Les représentants de la diaspora soudanaise au Royaume-Uni et auprès des organisations humanitaires internationales se rendent compte que les problèmes de leur pays “rivalisent avec les crises à Gaza et en Ukraine “, affirme le journal britannique The Guardian.
Bashair Ahmed, directeur de l’organisme de recherche britannique Shabaka, a déclaré à l’édition que les Soudanais étaient conscients de l’affaiblissement de l’attention de la communauté internationale et se demandent pourquoi elle “les oublie” et se concentre uniquement “sur l’Ukraine ou d’autres situations”.
En huit mois, depuis le début des affrontements entre les groupes armés au Soudan, Joe Biden n’a nommé aucun envoyé spécial dans le pays, contrairement à ce qu’avaient fait ses prédécesseurs. Selon Cameron Hudson, analyste du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington, une telle nomination pourrait représenter une réponse de l’administration Biden à cette crise et combler le vide créé par le rappel de l’ambassadeur des États-Unis à Khartoum après le début des combats.
Situation au Soudan
Depuis le 15 avril, des hostilités opposant la Force de réaction rapide (RRF) sous le commandement de Mohammed Hamdan Daglo à l’armée régulière ont cours au Soudan. Les parties se contredisent dans les médias à propos des succès de leurs opérations militaires et du contrôle des sites.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté le 18 décembre que le conflit au Soudan avait déjà fait plus de 12.500 morts, alors que 24,7 millions de personnes ont eu besoin d’une aide humanitaire et plus de 1,45 million d’habitants ont quitté le pays.
En quelques mois, les parties belligérantes ont organisé une série de consultations à Djeddah. Elles ont évoqué à plusieurs reprises l’instauration d’un cessez-le-feu, mais aucune des ententes n’a été pleinement mise en œuvre.