Le 30 avril, la terre écoute. Elle tend l’oreille aux pulsations du monde, aux notes qui montent du bitume et caressent les étoiles. C’est la Journée internationale du jazz une célébration du vivant, de l’instant, de la liberté.
Mais qu’est-ce que le jazz, sinon une conversation entre l’ombre et la lumière ? Une musique née de l’âme blessée des peuples opprimés, là où le blues chantait la douleur et où le gospel murmurait l’espoir. Le jazz est l’enfant du métissage, des croisements, des silences habités. Il est rythme, souffle, improvisation. Une langue sans grammaire fixe, où chaque musicien invente sa phrase, libre comme le vent.
Écouter du jazz, c’est entrer dans un dialogue sans mots. C’est entendre le cri d’un saxophone qui cherche la paix, la main d’un piano qui peint des souvenirs, la contrebasse qui marche dans la nuit. Rien n’est figé, tout se transforme. Le jazz ne se répète jamais. Il naît, vit et disparaît dans la même seconde.
En ce jour, le monde devient une scène invisible. À Yaoundé, Moscou, New York, ou Dakar, ou , des âmes s’élèvent en notes bleues. Des visages se ferment pour mieux écouter, et dans chaque battement, c’est l’humanité qu’on entend.
Le jazz, ce n’est pas juste de la musique. C’est une respiration commune, un refus du silence imposé, un art qui unit sans effacer les différences.
Aujourd’hui, laissons nos cœurs s’accorder à cette musique mouvante. Qu’elle nous rappelle que la beauté se trouve souvent dans l’imprévu, et que la plus grande harmonie naît parfois du chaos.
Le 30 avril, le monde ne parle pas.
Il joue.
Il écoute.
Il jazz.
NGAMA
Correspondant, Moscou
