Macédoine du Nord : incroyable, à peine élue, la présidente refuse de prononcer le nouveau nom du pays
Ce lundi 13 mai, au lendemain de la prestation de serment de la nouvelle présidente de la Macédoine du Nord, Athènes a tenu à dénoncer le refus par cette dernière, Gordana Siljanovska-Davkova, d’utiliser le nouveau nom officiel de son pays. Une provocation, selon le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. Explications.
C’est un dérapage qui pourrait bien fâcher la Grèce. Depuis l’adoption de l’accord de Prespa entre cette dernière et la Macédoine du Nord en 2018, accord qui est entré en vigueur en 2019, Gordana Siljanovska-Davkova s’y est toujours dite opposée. Pour rappel, dans le cadre de cet accord, Skopje avait accepté d’ajouter une mention géographique « du Nord » pour la distinguer de la province grecque de Macédoine.
Ainsi, le pays mettait fin à une brouille de longue date avec Athènes, qui bloquait jusqu’alors l’adhésion de ce pays à l’Otan. Arrivée en deuxième position lors de la présidentielle de 2019 pour le parti nationaliste du centre droit, l’Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure-Parti démocratique pour l’unité nationale macédonienne, Gordana Siljanovska-Davkova a finalement remporté l’élection présidentielle de 2024 et décidé de suivre ses convictions.
Un refus « provocateur »
La présidente a donc employé l’ancienne appellation de son pays, la Macédoine, lors de son discours d’investiture, contrairement au nom constitutionnel de son pays. Un nom officiel qui figurait pourtant bien sur le script de son discours. Pourtant, à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a appelé les autorités de Macédoine du Nord à respecter les accords, si elles veulent poursuivre leur chemin vers une adhésion à l’Union européenne.
De son côté, le Premier ministre grec a qualifié ce refus de « provocateur ». « Le choix provocateur de la nouvelle présidente de la Macédoine du Nord de bafouer le texte officiel de sa prestation de serment et d’appeler son pays par un autre nom est une initiative illégale et inadmissible », a écrit Kyriakos Mitsotakis sur son compte officiel sur X, anciennement Twitter. « Nous n’accepterons pas de tels dérapages », a-t-il ajouté.