Le président du Mali, le colonel Assimi Goïta, est arrivé ce 22 juin à Moscou, accueilli avec tous les honneurs d’un chef d’État. Cette visite officielle, à l’invitation de Vladimir Poutine, marque une étape décisive dans le réalignement stratégique du Mali. Alors que l’Occident, en particulier la France, perd pied dans la région sahélienne, Bamako affirme plus que jamais sa volonté de souveraineté en renforçant ses liens avec la Russie.
Cette rencontre intervient dans un climat international extrêmement tendu. Moins de 24 heures auparavant, dans la nuit du 21 au 22 juin, les États-Unis ont bombardé des sites stratégiques en Iran, renouant avec une politique de frappe préventive qui rappelle de tristes précédents. Irak, Libye, Afghanistan : les exemples ne manquent pas pour démontrer que les discours de paix sont souvent accompagnés de bombes. Lire aussi: https://russafrik.info/crise-iran-etats-unis-des-bombardements-pour-sauver-lordre-imperial/
Le timing de la visite de Goïta n’est donc pas anodin. Tandis que certains répètent les mêmes erreurs, d’autres cherchent des alliances fondées sur des intérêts partagés, loin des logiques impérialistes.
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Durant ce séjour à Moscou, plusieurs accords de coopération sont attendus, notamment dans les domaines militaire, énergétique, agricole et technique. Cette démarche s’inscrit dans la continuité des choix opérés par Bamako depuis la rupture avec Paris et ses partenaires occidentaux. En multipliant les partenariats avec la Russie, le Mali cherche à garantir sa sécurité, sa stabilité économique, mais surtout à affirmer son indépendance stratégique.
Mais au-delà des contrats, cette visite a une portée symbolique puissante. Le Mali ne se contente plus de subir les agendas des puissances étrangères. Il se positionne comme un acteur à part entière, libre de ses choix et maître de son destin. Assimi Goïta, en foulant le sol russe ce 22 juin, ne représente pas seulement son pays : il incarne une Afrique nouvelle, désireuse de s’affranchir des tutelles, de redéfinir ses partenariats et de tracer sa propre voie dans un monde en mutation.
NGAMA
Correspondant, Moscou
