Le 18 mai 2025, à Ouagadougou, une cérémonie symbolique a marqué l’histoire des relations entre le Burkina Faso et le Ghana : une avenue de la capitale burkinabè porte désormais le nom de John Jerry Rawlings, ancien président du Ghana, figure emblématique du panafricanisme et allié de Thomas Sankara. L’inauguration s’est tenue en marge des festivités entourant l’ouverture du mausolée dédié à Sankara, en présence de représentants des deux nations.
C’est au cœur du quartier historique de la Révolution, non loin du lieu où Thomas Sankara fut assassiné en 1987, que la plaque “Avenue Président John Jerry Rawlings” a été dévoilée. Un geste fort, chargé de mémoire et de reconnaissance, pour saluer celui qui, pendant ses mandats à la tête du Ghana, avait affiché un soutien indéfectible au capitaine Sankara et à sa vision d’une Afrique libre, souveraine et solidaire.
La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs officiels burkinabè, de membres de la famille Sankara, ainsi que d’une délégation venue du Ghana, conduite par des proches de l’ancien président Rawlings. Des discours empreints d’émotion ont rappelé la fraternité entre les deux hommes, leurs combats communs et l’empreinte qu’ils ont laissée sur toute une génération de militants panafricains.
Au-delà du symbole, cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large des autorités burkinabè de réhabiliter la mémoire révolutionnaire du pays. Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, présent à l’événement, a salué un “acte de fidélité à l’histoire et à ceux qui ont rêvé d’une Afrique unie”.
Jerry Rawlings, décédé en 2020, reste une figure respectée à travers le continent pour son intégrité, son engagement en faveur de la justice sociale, et sa capacité à maintenir une stabilité démocratique relative au Ghana dans une période agitée. Son soutien à Sankara dans les années 1980 allait au-delà de la diplomatie : il s’agissait d’une alliance de cœur et d’idéaux.
En baptisant une avenue à son nom, Ouagadougou scelle donc un pan de cette mémoire commune entre deux peuples et deux destins, qui, malgré le temps, continuent d’inspirer de nouvelles générations engagées pour un autre avenir africain.
NGAMA
Correspondant, Moscou
