La région de Valence et la côte méditerranéenne espagnole en général subissent régulièrement, en automne, le phénomène dit de la “gota fria” (la “goutte froide”), une dépression isolée en haute altitude qui provoque des pluies soudaines et extrêmement violentes, parfois pendant plusieurs jours.

Toutefois, les scientifiques avertissent depuis plusieurs années que ce genre de phénomènes météorologiques extrêmes, tout comme les vagues de chaleur et les tempêtes, sont à la fois de plus en plus fréquents et de plus en plus intenses en raison du basculement climatique.

“Ces inondations soudaines en Espagne sont un nouveau rappel terrible du réchauffement climatique et de son caractère chaotique”, a souligné dans une note Jess Neumann, professeur d’hydrologie à l’université de Reading au Royaume-Uni.

Le bilan s’alourdit à 140 morts

Le bilan de ces inondations s’est alourdi à 140 morts, rapporte jeudi l’agence de presse espagnole EFE. Le précédent bilan faisait état de 95 morts.

Ce chiffre, le plus élevé depuis des inondations qui avaient fait 300 morts en octobre 1973 dans le pays, “va augmenter” parce qu’il y a encore “de nombreux disparus”, a toutefois prévenu le ministre de la Politique territoriale Ángel Víctor Torres.

Selon les autorités, la localité la plus touchée est Paiporta, dans la banlieue sud de Valence, où une quarantaine de personnes ont trouvé la mort, dont une mère et son bébé de trois mois emportés par le courant.

Jeudi à l’aube, des milliers de personnes étaient toujours privées d’électricité dans la région de Valence, selon les services de secours. De nombreuses routes restent par ailleurs coupées, alors que d’innombrables carcasses de voitures jonchent les routes, couvertes de boue et de débris.

Les trains à grande vitesse entre Madrid et Valence, suspendus depuis mercredi, le resteront au moins pour “deux à trois semaines”, selon le ministère des Transports.