Alors que le traité New START touche à sa fin, Donald Trump, propose une relance du dialogue nucléaire avec Moscou. Une initiative inattendue dans un climat toujours marqué par la méfiance et la compétition stratégique.
Donald Trump a surpris observateurs et diplomates en déclarant vouloir maintenir les limitations du traité New START, dernier accord bilatéral majeur de contrôle des armements entre Washington et Moscou. Prévu pour expirer en février 2026, le traité plafonne le nombre d’ogives nucléaires déployées et encadre les systèmes de livraison, tout en autorisant des inspections mutuelles entre les deux puissances.
Cette volte-face contraste avec la posture que Trump avait adoptée lors de son premier mandat, où il avait critiqué à plusieurs reprises les traités hérités de la Guerre froide, les jugeant désavantageux pour les États-Unis. Aujourd’hui, le président justifie sa nouvelle approche par une nécessité de « bon sens » stratégique : éviter une course aux armements ruineuse et incontrôlée.
Côté russe, la réaction ne s’est pas fait attendre. Le Kremlin se dit prêt à considérer l’offre, tout en posant ses conditions : fin des politiques jugées unilatérales par Washington, reconnaissance des nouveaux équilibres géopolitiques, et prise en compte des arsenaux européens, que Moscou estime trop souvent exclus des négociations.
L’initiative intervient dans un contexte tendu : les tensions autour de l’Ukraine n’ont pas disparu, les canaux diplomatiques restent fragiles, et la Chine, de plus en plus présente dans le domaine nucléaire, n’est toujours pas partie prenante d’un cadre multilatéral. Pourtant, Trump a également évoqué une ouverture vers Pékin, qu’il souhaiterait voir impliquée dans une future architecture de désarmement.
En interne, cette déclaration marque aussi un tournant. Elle s’inscrit dans une volonté affichée de réduire les dépenses militaires globales, Trump plaidant pour une réduction coordonnée des budgets de défense entre grandes puissances, quitte à bousculer les équilibres établis au sein du complexe militaro-industriel américain.
Reste à savoir si cette offre de dialogue est une réelle tentative de désescalade ou un coup politique. Une chose est sûre : en remettant New START sur la table, Trump réactive un vieux levier de la diplomatie mondiale, dans un monde où la stabilité stratégique semble de plus en plus fragile
La rédaction
