Allemagne : quels sont les enjeux politiques avant les élections anticipées ?
Si le Parlement est dissout, les citoyens allemands devront se rendre aux urnes pour élire un nouveau gouvernement le 23 février 2025.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a officiellement transmis ce mercredi une demande de vote de confiance à la chambre des députés, qui devra se prononcer lundi.
La dernière fois qu’un chancelier allemand a demandé un vote de confiance, c’était il y a presque 20 ans. L’ancien chancelier fédéral d’Allemagne (1998-2005), membre du Parti social démocrate d’Allemagne (SPD), Gerhard Shröder avait suscité un vote de confiance au Bundestag, en 2005, à le suite duquel la CDI/CSU a devancé le SPD durant les législatives anticipées. Cette défaite le conduira à céder sa place à Angela Merkel.
Alors aujourd’hui, compte tenu de l’instabilité économique de l’Allemagne, quels en sont les enjeux ?
Hajo Funke, politologue, estime que la politique de la division pourrait influencer les électeurs. Pour lui, le SPD et les Verts, par exemple, s’efforcent de travailler avec la CDU sur des décisions économiques et sociales cruciales, même s’ils n’ont plus la majorité. “La CDU se trouve toutefois confrontée à un dilemme tactique : si elle n’agit pas, elle risque de paraître socialement et économiquement indifférente, ce qui ne servirait pas ses intérêts. D’un autre côté, si elle gère mal les choses maintenant, elle risque de miner la confiance des électeurs dans le parti. Il est donc probable que des compromis soient faits.” explique-t-il.
Selon le politologue, de fortes pressions sont exercées pour mettre en oeuvre certaines mesures avant les élections anticipées. “Compte tenu des graves crises dans les secteurs de l’automobile et de l’acier, ainsi que chez les fournisseurs, et des perspectives de croissance extraordinairement faibles par rapport à d’autres pays, il existe une forte pression pour mettre en œuvre certaines mesures avant les élections qui auront lieu dans deux mois et demi. Ces mesures comprennent la réduction de la « progression à froid », qui est perçue comme injuste, le contrôle des loyers et la garantie du financement de l’aide à l’Ukraine, en particulier en ce qui concerne la décision Taurus. Il s’agit de points très débattus qui joueront un rôle crucial avant et pendant la campagne électorale.”
Si Scholz perd le vote de confiance de lundi, ce qui est attendu, le président allemand Steinmeier a trois semaines pour dissoudre le Parlement. Ensuite, les citoyens allemands devront se rendre aux urnes pour élire un nouveau gouvernement le 23 février. Bien que la CDU soit actuellement en tête, selon les derniers sondages, beaucoup de choses pourraient changer d’ici là.
