En tournée africaine, Blinken ira en Angola mais pas au Gabon ; la raison
Entamée dimanche 21 janvier, la dernière tournée africaine du secrétaire d’État le mènera tour à tour au Cap-Vert, en Côte d’Ivoire, au Nigeria et…en Angola où le cas du Gabon ne manquera pas d’être évoqué, les deux pays s’étant déjà montrés opposés au coup d’État opéré fin août dernier, l’incident de la semaine dernière au domicile de Gilberto da Piedade Verissimo ayant davantage refroidi les rapports entre Libreville et Luanda.
À compter du dimanche 21 jusqu’au vendredi 26 janvier prochain Antony J. Blinken effectuera ce qui s’apparente déjà à sa dernière tournée sur le continent africain. Si le secrétaire d’État américain a prévu de se rendre au Cap-Vert, en Côte d’Ivoire et au Nigeria, c’est son séjour en Angola qui intéresse particulièrement Libreville dont les liens avec Luanda se sont davantage refroidis ces derniers jours après l’intrusion mercredi 17 janvier de cinq hommes armés au domicile de Gilberto da Piedade Verissimo, président de la commission de la CEEAC.
Cette intrusion à la suite de laquelle Luanda a convoqué son chargé d’affaires du Gabon constituera forcément un des points abordés lors de l’entretien entre l’envoyé du président américain Joe Biden et João Lourenço. Le président angolais ne manquera certainement pas de dire son sentiment sur la situation au Gabon depuis le coup d’État du 30 août 2023 qu’il a condamné à l’instar de nombreux pays. Sauf que contrairement à d’autres, il n’a ni revu sa copie ni accepté un entretien officiel avec le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition.
Puni pour s’être débarrassé des Bongo ?
Une attitude qui n’est pas loin de rappeler celle des États-Unis eux-mêmes, bien que se disant disposés à accompagner la transition au Gabon. Seulement, en dehors des diplomates en fonction à Libreville, Washington semble éviter toute rencontre officielle avec la junte au pouvoir dans le pays. L’absence du Gabon dans la liste des pays figurant parmi les étapes de la tournée africaine d’Antony Blinken pourrait bien le prouver.
La récente exclusion confirmée du Gabon de l’Agoa ayant suivi la suspension en septembre dernier d’une partie des aides américaines montre d’ailleurs que les États-Unis et l’Angola sont sur la même longueur d’onde au sujet du Gabon qu’il faudrait davantage punir pour s’être débarrasser du régime Bongo.
Qu’à cela ne tienne, le communiqué du porte-parole du Département d’État américain informe qu’au cours de cette tournée, Blinken «mettra en avant la façon dont les États-Unis ont accéléré leur partenariat avec l’Afrique depuis le sommet des dirigeants États-Unis-Afrique, notamment dans des domaines tels que le climat, l’alimentation et la sécurité sanitaire.
Il mettra également l’accent sur (leur) partenariat économique tourné vers l’avenir, et sur la façon dont les États-Unis investissent dans les infrastructures en Afrique afin de stimuler le commerce bilatéral, de créer des emplois chez eux et sur le continent africain, et d’aider l’Afrique à être compétitive sur le marché mondial».
Dans ces pays, il «s’attachera à faire progresser les partenariats de sécurité fondés sur des valeurs communes telles que le respect des droits de la personne, la promotion de la démocratie et le développement de l’État de droit».