Niger : l’armée américaine quitte définitivement la base de Niamey
Le paysage géopolitique du Niger a connu des bouleversements majeurs depuis l’arrivée des militaires au pouvoir. Cette transition a entraîné une remise en question des alliances existantes, conduisant à la dénonciation de nombreux accords avec des partenaires militaires. Après la France qui a retiré entièrement ses troupes du pays, les États-Unis ont aussi été invités à quitter le pays. Plus récemment, l’Allemagne a tenté de négocier un accord provisoire pour le retrait de sa force dans le pays.
Le départ des forces américaines de la base aérienne 101 à Niamey marque une étape significative dans ce processus de désengagement. Dimanche soir, le général américain Ken Ekman était présent pour superviser le retrait des derniers soldats stationnés dans la capitale nigérienne. Ce départ s’inscrit dans le cadre d’un accord conclu entre Washington et le pouvoir militaire à Niamey, reflétant les nouvelles réalités politiques du pays.
À ce jour, plus de 700 militaires américains ont quitté le territoire nigérien, emportant avec eux un arsenal conséquent comprenant hélicoptères et drones. Ces équipements, initialement déployés pour soutenir la lutte contre le djihadisme dans la région sahélienne, laissent un vide stratégique que les nouvelles autorités devront combler.
Cependant, la présence américaine au Niger n’est pas encore totalement effectif. Environ 200 soldats demeurent sur la base 201 d’Agadez, située dans le centre du pays. Cette installation, fruit d’un investissement colossal de 100 millions de dollars par le Pentagone, témoigne de l’importance stratégique qu’accordaient les États-Unis à leur présence dans la région. Le départ de ce dernier contingent est prévu pour la mi-septembre, conformément aux termes de l’accord conclu avec la junte.
La base d’Agadez, conçue comme un pilier de la stratégie antiterroriste américaine dans le Sahel, sera bientôt cédée aux autorités nigériennes. Toutefois, il est probable que le Pentagone veillera à retirer méticuleusement tout équipement sensible avant le transfert, ne laissant que l’infrastructure de base à un régime qui s’est récemment rapproché de la Russie.