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Guerre en Ukraine: le secteur scientifique paie un lourd tribut au conflit

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Guerre en Ukraine: le secteur scientifique paie un lourd tribut au conflit

C’est une autre conséquence de la guerre menée par la Russie en Ukraine. L’Unesco, dans un travail d’inventaire inédit, a mesuré à quel point le secteur scientifique du pays paie, lui aussi, un lourd tribut au conflit.

L’Ukraine possède une forte tradition scientifique, avec de réels apports en astronomie, en physique nucléaire ou en informatique. Elle possède également un important appareil industriel dans le secteur du spatial par exemple, avec les usines Ioujmach, dans la région de Dniepro.

C’est désormais du passé, tant l’inventaire des destructions dressé par l’Unesco est large. Ce sont ainsi 1 443 bâtiments et laboratoires, ainsi que 750 équipements scientifiques qui ont été endommagés ou détruits depuis le début de la guerre, il y a plus de deux ans. L’agence onusienne pointe également du matériel dégradé ou même dérobé par les forces russes. Au total, le chiffre des pertes est colossal. Il faudrait ainsi mobiliser plus de 1,1 milliard d’euros pour reconstruire ce qui a été détruit.

Les lieux de partage du savoir ont été le plus touchés, comme les universités, qu’il s’agisse des facultés de sciences dures ou humaines et sociales. L’Unesco prend ainsi pour exemple les universités nationales de droit et d’économie urbaine, dans la région de Kharkiv, très durement touchées lors des féroces combats qui s’y sont déroulés dans les premiers mois de l’offensive russe.

Un scientifique ukrainien sur dix exilés
Les dégâts sont aussi humains. Plus d’un scientifique ukrainien sur dix, environ 10 500, ont ainsi été contraints de s’exiler de leur lieu de travail, pour la majeure partie à l’étranger. La Pologne et l’Allemagne sont les deux pays qui ont le plus accueilli les scientifiques en exil.

Au-delà des conséquences humaines, la guerre en Ukraine a également un effet sur un certain nombre de travaux, qui ne peuvent pas être délocalisés. C’est le cas par exemple d’études sur la biodiversité ou l’écologie locale. Cela l’est aussi en matière de sûreté nucléaire. L’Unesco s’inquiète ainsi du sort de l’Institut pour les problèmes de sûreté des centrales énergétiques nucléaires, dans la région de Zaporijjia.

« Des équipements essentiels à la surveillance de l’industrie y ont été volés et détruits, notamment un éminent laboratoire de radiologie contrôlant les niveaux de radiation », lit-on. « La perte de cet équipement de surveillance représente une menace majeure pour la sécurité de l’ensemble de la région », ajoute l’Unesco.

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