Dérive éditoriale : Le Mali durcit le ton et met en garde la chaîne française TV5 Monde
Le gendarme malien des médias HAC a mis en garde la chaîne française TV5 Monde à la suite de son décryptage “inadmissible” du récent rapport de l’Onu sur la situation à Moura. En 2022, en raison de “fausses allégations” contre les forces armées maliennes, le pays avait coupé la diffusion d’autres médias français, à savoir RFI et France 24.
La Haute Autorité de la Communication (HAC)du Mali a émis un “dernier avertissement” à l’encontre de la chaîne française TV5 Monde. En cause, l’intervention du 12 mai sur le plateau d’Ousmane Ndiaye, rédacteur en chef Afrique de la chaîne. Il a analysé le rapport de l’Onu sur la situation à Moura (centre du Mali). En mars 2022, une opération antiterroriste conduite par l’armée malienne avait eu lieu dans cette localité.
La lecture du journaliste est jugée “inadmissible” et est qualifiée par la HAC de “dérive éditoriale”, selon son communiqué publié le 15 mai.
“Les propos accusatoires et sans nuance du rédacteur en chef Afrique de TV5 Monde violent toutes les règles de l’éthique et de la déontologie journalistique”, selon le communiqué.
En outre, l’organe lui reproche de ne pas “recueillir les points de vue des officiels maliens, de organisations de défense des droits de l’homme au Mali”.
Éventuelles conséquences
Suite à cet avertissement, la HAC “se réserve le droit de toute suite à la hauteur de la gravité de ces accusations sans fondement” à l’encontre de TV5 Monde. Pour rappel, en avril 2022, la HAC avait suspendu au Mali la diffusion des médias français RFI et France 24 pour des faits similaires.
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Commentaire en question
Le 12 mai, intervenant au journal de TV5 Monde, Ousmane Ndiaye, rédacteur en chef Afrique de la chaîne, a ainsi qualifié les événements de “crime ciblé”. “Un certain type de population, ils sont plus ciblés que d’autres, révèle l’enquête” de l’Onu, a-t-il déclaré.
Rapport onusien
Dans son rapport, émis le 12 mai, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a accusé l’armée malienne d’avoir exécuté à Moura au moins 500 personnes, en plus d’avoir violé plus de 50 femmes.
Le 13 mai, le gouvernement malien de transition a dénoncé un texte “biaisé” et annoncé avoir ouvert une enquête judiciaire contre les rapporteurs pour “espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’État” et “complot militaire”.
Selon les autorités maliennes de transition, “aucun ressortissant de Moura n’a perdu la vie pendant l’opération militaire”, et “parmi les morts, il n’y avait que des combattants terroristes”.
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