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Niger : un projet de gazoduc Nigeria-Europe de 13 milliards de dollars en péril 

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Niger : un projet de gazoduc Nigeria-Europe de 13 milliards de dollars en péril 

Un projet de 13 milliards de dollars visant à construire un gazoduc reliant de vastes gisements de gaz au Nigeria à l’Europe fait face à une menace suite au récent coup d’État au Niger.

Le gazoduc, qui fait l’objet de discussions depuis longtemps, s’étend sur 5 600 kilomètres et a le potentiel de fournir du gaz à 11 pays le long de la côte africaine.

Il est destiné à atteindre le Maroc puis à s’intégrer aux systèmes énergétiques de l’Espagne ou de l’Italie. Le projet a pris de l’ampleur après l’interruption de l’approvisionnement en gaz russe de l’UE l’année dernière.

En juin dernier, lors d’une réunion à Abuja, la capitale nigériane, les ministres de l’énergie d’Algérie, du Nigeria et du Niger se sont mis d’accord pour accélérer le développement du gazoduc transsaharien (TSGP).

Une fois opérationnel, ce gazoduc pourrait acheminer annuellement 30 milliards de mètres cubes de gaz exportés des trois pays vers l’Europe.

Le concept de l’oléoduc transsaharien a été initialement proposé dans les années 1970, mais a connu un renouveau en 2002 lorsque la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPCL) et la compagnie nationale pétrolière et gazière algérienne, Sonatrach, ont signé un protocole d’accord pour préparer le projet.

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Bien qu’une étude de faisabilité achevée en septembre 2006 ait confirmé la viabilité technique et économique du gazoduc, peu de progrès ont été réalisés jusqu’à la signature d’un nouveau protocole d’accord en 2022, ravivant les espoirs de sa réalisation.

S’étendant sur 4 128 km, le gazoduc relierait Warri au Nigeria au principal hub gazier de Hassi R’Mel en Algérie, en passant par le Niger, avec des accords préliminaires déjà en place sous l’ancien régime.

Cependant, les nouvelles autorités qui ont pris le pouvoir ne partagent pas le même enthousiasme pour favoriser les relations avec l’Europe.

Le coup d’État au Niger est devenu une lutte de pouvoir entre les rivaux de l’Est et de l’Ouest en Afrique. Le président déchu Mohamed Bazoum était pro-européen et entretenait des liens étroits avec la France, un important fournisseur de matières premières, dont l’uranium. En revanche, le nouveau dirigeant, le général Abdourahmane Tchiani, ancien chef de la garde présidentielle, s’aligne sur la Russie et a déjà réduit ses exportations de matières premières vers la France.

L’Union européenne est profondément impliquée dans le différend et s’efforce de maintenir ses liens commerciaux avec le Niger. Pendant ce temps, la Russie a activement promu ses relations avec les dirigeants africains, offrant des incitations telles que des céréales gratuites et un financement à prix réduit pour les centrales nucléaires, entre autres.

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